Actualités  –  publiée le 14/04/2018 par Équipe de rédaction Santélog

Science

Il  serait possible, sans chirurgie, et en ciblant les cellules souches quiescentes, résidant dans le cerveau des patients de générer de nouvelles cellules saines et de réparer ainsi la lésion cérébrale.

Réparer efficacement le cerveau après une blessure, un accident vasculaire cérébral, la maladie d’Alzheimer ou un traumatisme crânien est l’un des plus grands défis en médecine régénérative. Le cerveau est bien mal disposé à se réparer, écrivent ces chercheurs de l’Université de Cambridge. Ils suggèrent néanmoins, avec leurs travaux, présentés dans la revue Science, qu’il serait possible, sans chirurgie, et en ciblant les cellules souches quiescentes, résidant dans le cerveau des patients de générer de nouvelles cellules saines et de réparer ainsi la lésion cérébrale.

Car les cellules souches ont la capacité unique de produire tous les types de cellules spécialisées du cerveau, mais elles restent normalement inactives sous une forme de sommeil connu sous le nom de « quiescence ». Et ces cellules quiescentes ou endormies ne prolifèrent pas et ne génèrent pas de nouvelles cellules. Il faut donc réussir à les réveiller.

Des cellules souches quiescentes à gros potentiel régénérateur : ces scientifiques du Wellcome Trust (Royaume-Uni) et donc de l’Université de Cambridge identifient ici un type particulier de cellule souche quiescente « G2 » qui présente un potentiel régénérateur plus élevé et est capable de fabriquer les cellules clés « nécessaires » au cerveau, dont les neurones et les cellules gliales. G2 produit ces cellules beaucoup plus rapidement que les cellules souches quiescentes connues, ce qui en fait une cible prometteuse en médecine régénérative : « Ces cellules souches récemment identifiées sont en état de quiescence mais une fois éveillées, ont la capacité de générer les cellules cérébrales clés et il serait peut-être possible de booster encore cette capacité ».

Trouver le gène qui les réveille : ainsi, sur la mouche à fruits (Drosophila), les chercheurs identifient un gène (« tribbles ») qui régule sélectivement ces cellules souches quiescentes G2. Alors que l’ADN des mouches à fruits est très similaire à celui des humains, le gène tribbles a ses homologues dans le génome des mammifères… Il se pourrait bien que des médicaments ciblant ces homologues permettent de réveiller les fameuses G2. Les scientifiques disent « avoir trouvé ce gène » et vont maintenant chercher à identifier les molécules capables, en le ciblant, d’éveiller ces cellules souches.

Et parce qu’il pourrait y avoir ces mêmes types de cellules souches quiescentes similaires dans d’autres organes, cette découverte pourrait servir encore plus largement la médecine régénérative.

Source : Science 06 Apr 2018 DOI: 10.1126/science.aan8795 Cell cycle heterogeneity directs the timing of neural stem cell activation from quiescence (Visuel Andrea Brand/Leo Otsuki)

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