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(Shutterstock) SANTÉ

Les recherches montrent que bouger davantage peut améliorer la santé, la concentration et les résultats aux examens.

PAR JOHN MAC GHLIONN 3 avril 2024 14:15

Les salles de classe kinesthésiques donnent-elles des élèves plus sains et plus intelligents ? | apprentissage | Epoch Times

Dans beaucoup de pays occidentaux, les taux d’obésité vont de pair avec les faibles résultats scolaires.

Les États-Unis, par exemple, se classent aujourd’hui parmi les pays les plus touchés par l’obésité infantile, un tiers des enfants étant concerné.

Fait troublant, cette crise de l’obésité s’accompagne d’une chute des résultats en lecture et en mathématiques qui dure depuis des décennies.

Ces deux phénomènes sont-ils liés ? La réponse semble être oui.

Les recherches indiquent une corrélation entre l’obésité et la baisse des résultats scolaires.

À mesure que le poids augmente, les résultats scolaires diminuent considérablement en raison de l’impact négatif de l’obésité sur la mémoire verbale et la mémoire de travail.

Bien que l’obésité ne soit pas la seule cause, elle semble nuire au processus d’apprentissage.

Et s’il existait un moyen de faire d’une pierre deux coups ? Une solution qui permettrait de s’attaquer simultanément à l’escalade des taux d’obésité infantile et à la baisse des résultats scolaires ?

La réponse pourrait résider dans une stratégie apparemment toute simple : plus d’activité physique.

Des corps actifs, des cerveaux actifs

Pour lutter contre la double crise de l’obésité et de la baisse des résultats scolaires, il est impératif d’augmenter l’activité physique pendant les heures de classe, sans pour autant prévoir des cours de gymnastique.

Selon une étude de l’université de Tokyo, les enfants passent huit à dix heures par jour à être sédentaires, ce qui aggrave les risques d’obésité, de dépression et de troubles du sommeil qui compromettent le bien-être général.

Une étude réalisée en 2018 par l’Université de Californie-Los Angeles a même établi un lien entre la position assise excessive et des changements dans les régions du cerveau liées à la mémoire.

Alors que le mouvement est essentiel au développement, le système éducatif actuel exige souvent que les élèves restent assis et silencieux.

Apprentissage kinesthésique

Il est généralement admis que les enfants apprennent mieux lorsqu’ils participent activement à des activités pratiques qui leur permettent de bouger pendant les cours.

Toutefois, il est essentiel de noter que cela ne signifie pas qu’il faille autoriser les comportements perturbateurs. Au contraire, le mouvement doit être intentionnel et directement lié à la tâche d’apprentissage en cours.

La recherche montre que la stimulation de l’apprentissage kinesthésique – qui consiste à toucher le matériel pour apprendre – favorise non seulement le développement moteur et l’acquisition de compétences, mais a également un impact positif sur les résultats scolaires.

En particulier, des études suggèrent que l’activité physique peut améliorer de manière significative les compétences en mathématiques.

En outre, l’intégration du mouvement dans les activités d’apprentissage peut améliorer la conscience phonémique et la reconnaissance des relations entre les lettres et les sons.

Des bureaux debout dans les écoles

Une autre solution potentielle pour lutter contre l’obésité infantile et la baisse des résultats scolaires consiste à installer des bureaux debout dans les salles de classe.

Les recherches montrent que les élèves qui utilisent des bureaux debout dépensent beaucoup plus de calories que ceux qui s’assoient à des bureaux traditionnels.

De plus, une étude du Texas A&M University Health Science Center démontre que les pupitres debout peuvent améliorer l’apprentissage et le comportement général.

L’étude a porté sur 374 élèves du primaire de College Station, au Texas, répartis en un groupe témoin utilisant des bureaux traditionnels et un groupe utilisant des bureaux debout.

Les deux groupes portaient des moniteurs biométriques enregistrant des mesures telles que la fréquence cardiaque, l’intensité des mouvements et la dépense calorique.

Sans surprise, les élèves du groupe debout ont brûlé plus de calories.

Plus important encore, ils ont montré des niveaux de participation plus élevés que leurs homologues assis.

Les enfants obèses ou en surpoids ont même amélioré leur attention plus que leurs camarades de poids normal.

Il n’est pas nécessaire que les élèves restent debout toute la journée ; la journée scolaire peut alterner des périodes debout et des périodes assises.

Plus important encore, comme le montre les études, le temps passé en classe devrait comporter davantage d’occasions de bouger.

Apprentissage actif ou passif

Le mouvement physique stimule les capacités cognitives des enfants et les prépare à absorber de nouvelles connaissances.

La pratique d’activités physiques favorise un environnement « d’apprentissage actif », qui est beaucoup plus motivants que les styles d’apprentissage passifs traditionnels.

En outre, l’exercice physique peut stimuler les régions du cerveau impliquées dans la pensée mathématique.

Les élèves peuvent mieux comprendre les problèmes de mathématiques et de physique en les jouant physiquement, car le fait de relier les actions au langage permet de mieux saisir les concepts de base.

Par exemple, selon une étude publiée dans Educational Psychology Review, lorsque des enfants de 8 ans ont utilisé des gestes pour apprendre un mot étranger signifiant « avion », ils s’en sont souvenus 73 % plus facilement au bout de deux mois.

Dans le cadre d’une étude, des élèves du primaire de Copenhague, au Danemark, ont été répartis en deux groupes pendant six semaines.

L’un des groupes a combiné le basket-ball avec des tâches mathématiques telles que le comptage des paniers, tandis que l’autre a joué au basket-ball séparément.

Le groupe maths-basket, dont les tâches consistaient à compter les paniers réussis à différentes distances et à calculer le total, a montré une amélioration de plus de 6 % de ses compétences en mathématiques, une augmentation de 16 % de sa motivation intrinsèque et une amélioration de plus de 14 % de son autonomie perçue par rapport à ses pairs qui n’avaient appris les mathématiques qu’en classe.

Cela reflète le concept de « cognition incarnée » : le cerveau influence le corps, mais le corps influence également le cerveau.

Une approche plus holistique et physiquement active pourrait aider les enfants à devenir plus heureux, en meilleure santé et à mieux réussir leurs études.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.