Revue de presse Mediscoop du 28-08-2023 – Date de publication : 28 août 2023
« Les pistes pour réduire le nombre de morts subites de l’adulte » (mediscoop.net)
Soline Roy souligne dans Le Figaro que « chaque année dans le monde, 4 à 5 millions de personnes (40.000 en France) décèdent d’un arrêt cardiaque brutal survenu hors de l’hôpital.
Chez près de la moitié des patients, c’est la première manifestation de la maladie cardio-vasculaire… ».
La journaliste évoque ainsi « un problème de santé publique « d’une ampleur considérable » qui serait «à l’origine d’environ la moitié des décès d’origine cardiaque et de 15% à 20% de la mortalité globale», estiment les membres d’une commission formée par le Lancet ».
Soline Roy explique qu’« une trentaine d’experts du monde entier issus de diverses disciplines (…) esquissent l’avenir pour «réduire le fardeau de l’arrêt cardiaque».
Ils émettent des recommandations pour la décennie à venir, pour améliorer la connaissance du phénomène et la prise en charge des patients et de leurs proches ».
Le Pr Éloi Marijon, chef du service de cardiologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), qui a mené ces travaux présentés au congrès européen de cardiologie à Amsterdam, remarque que « depuis 30 ans, on essaye de mieux prédire qui va faire une mort subite, mais le nombre n’a pas bougé d’un iota ».
Soline Roy explique qu’« au-delà de l’infarctus du myocarde et de la maladie coronaire, qui représentent la cause principale (dans les trois quarts des cas), le dépistage en population générale n’a pas fait ses preuves, soulignent les experts, d’autant qu’il génère de l’anxiété et peut entraîner des gestes invasifs, avec des effets indésirables possibles (…) ».
« Le devenir des patients est globalement très mauvais (environ 10% de survivants à la sortie de l’hôpital), et très variable entre les pays et selon les régions.
Premier levier pour améliorer ces chiffres : une prise en charge la plus précoce possible », poursuit la journaliste.
Le Pr Marijon indique que « si le massage cardiaque et l’utilisation du défibrillateur sont entrepris dans les minutes qui suivent l’arrêt, on atteint des taux de survie de l’ordre de 80% ! (…)
Il faut faire passer ce message : si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, allez-y, sans attendre l’arrivée des secours. Vous ne pourrez pas tuer un mort ! ».
Soline Roy ajoute qu’« il faut aussi améliorer la prise en charge des survivants une fois sortis de l’hôpital ».
Le chef de service observe qu’« on a eu trop tendance à penser que tout allait bien, et on se contentait de traiter leurs problèmes cardio-vasculaires.
En réalité, des séquelles neurologiques et psychologiques importantes demeurent (troubles de l’humeur, de la mémoire, qualité de vie altérée, pathologie anxieuse…).
Leur suivi nécessite une rééducation physique et neurologique importante, ainsi qu’un dépistage des apparentés ».
La journaliste note en outre qu’ « un élément frappe à la lecture du travail de la commission : les études scientifiques à la base des recommandations d’experts sont souvent anciennes.
Ainsi de l’intérêt du défibrillateur implantable chez les patients identifiés à haut risque d’arrêt cardiaque ».
Le Pr Marijon remarque que « les données datent des années 2000, or la pharmacologie a fait énormément de progrès depuis.
Avoir un défibrillateur n’est pas anodin, les complications au long cours sont fréquentes, la qualité de vie peut être altérée…
Il serait temps de réévaluer l’intérêt du défibrillateur et de comparer son bénéfice additionnel comparé aux nouveaux traitements pharmacologiques ».
Soline Roy ajoute que « les médicaments donnés au décours de la réanimation doivent aussi être mieux évalués, insistent les experts, en prenant en compte notamment « le moment et la voie d’administration ».
Leurs critères d’évaluation devraient viser, outre le retour de la circulation sanguine spontanée, «la survie neurologique intacte » ».
Le Parisien relève également : « Mieux prévenir l’événement, massage cardiaque immédiat, identifier d’éventuelles maladies cardiaques héréditaires…
Une trentaine d’experts affirment dans le Lancet que beaucoup de décès liés à la mort subite pourraient être évités ».
« Selon l’article du Lancet, qui vise à guider les communautés médicale et scientifique ainsi que les acteurs de santé publique, il faudrait améliorer notre capacité à prédire l’événement en utilisant un maximum de données jusqu’à présent négligées », note le quotidien.
Le Pr Marijon remarque notamment que « la majorité des personnes décédées ne sont pas autopsiées.
Or, si l’on veut mieux prédire, il faut mieux comprendre les mécanismes, donc être capable d’analyser davantage de données ».
Florence Rosier constate aussi dans Le Monde que « le nombre de morts subites par arrêt cardiaque est « désespérément stable » en France comme dans le monde depuis 10 ans. (…)
The Lancet publie une série de recommandations pour mieux prévenir ces décès. (…)
Au premier rang figure une meilleure éducation du grand public aux premiers secours ».
Lionel Lamhaut, urgentiste, codirecteur du SAMU 75 et chef du service d’anesthésie-réanimation de l’hôpital Necker à Paris, remarque qu’ « après un arrêt cardiaque, toute minute passée sans massage cardiaque diminue de 10% les chances de survie ».
La journaliste observe que « pour Lionel Lamhaut, il ne serait pas irréaliste de viser un taux (de survie) proche de 20% en France.
Ce qui, par rapport au taux actuel de 7%, « représenterait environ 6000 vies sauvées chaque année » ».