Accueil Course au large Vendée Globe
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En 1996, la troisième édition du Vendée Globe gagné par Christophe Auguin s’avère effroyable.
Trois skippers en perdition – Thierry Dubois, Raphaël Dinelli et Tony Bullimore – sont sauvés miraculeusement dans des conditions dantesques.
Hélas, le skipper canadien Gerry Roufs, lui, n’aura pas cette chance.
Une incroyable quête de vérité va suivre sa mystérieuse disparition…
Une image rare de Gerry Roufs, ici au départ de la Route du Café 1993, trois ans avant sa disparition. | BENOIT STICHELBAUT / ALEA
Philippe JOUBIN, avec Bruno MÉNARD. Publié le 22/10/2024 à 06h30
Les légendes du Vendée Globe. 1996. L’enfer pour tous, Gerry Roufs ne répond plus (1/2)
Dans son petit appartement de Montréal, Michèle Cartier se rend dans sa chambre.
Se baisse puis, de sous son lit, tire une plaque de carbone déchiquetée.
Un débris, un lambeau… Le seul reste d’un bateau nommé Groupe LG 2.
Le dernier souvenir physique de son compagnon, Gerry Roufs.
Le Vendée Globe et Gerry Roufs. Les deux n’auraient jamais dû cohabiter.
Oui mais voilà, ce garçon brun aux yeux pétillants, à la gentillesse déconcertante, ce Québécois talentueux, avocat défroqué ayant préféré le port du ciré à celui de la robe, installé en Bretagne avec sa douce compagne elle aussi canadienne, devait un jour ou l’autre céder aux sirènes de la voile en solitaire.
Le destin du second de Mike Birch
L’ancien membre de l’équipe olympique de voile canadienne était venu dans la Mecque de la course au large en solitaire et en multicoque dans le sillage de son mentor, Mike Birch.
Il embarque très vite sur les plus fins voiliers menés par Loïc Caradec ou Serge Madec.
Avec son talent et sa bonne humeur, Gerry sait se rendre indispensable et le voilà qui, plusieurs saisons durant, endosse le costume de second du grand Mike Birch.
Le destin ne se niche pas toujours où on l’attend et le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres.
C’est du moins ce qu’il arrive à Gerry Roufs.
Lors du deuxième Vendée Globe 1992-1993, ce marin d’expérience travaille aux côtés de Bernard Gallay, préparant le bateau de ce dernier.
Mais, une fois en course, Gallay est contraint de renoncer.
Alors son fidèle second se rend en Nouvelle-Zélande l’accueillir.
Et, sur place, se trouve aussi dans le port de Dunedin, le bateau Groupe LG, mené jusque-là par Bertrand de Broc.
Le solide breton à particule avait été lui aussi contraint à l’abandon, malmené plus que de raison par les océans australs après avoir été un temps en tête de la course.
Mais entre ce skipper et son sponsor, la brouille est tellement patente que de Broc est mis à pied.
Et l’omnipotent patron de Groupe LG, société brestoise de nettoyage, propose à Roufs de ramener son voilier jusqu’en France.
Une participation sauvée in extremis
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