Accueil Course au large Vendée Globe
Article premium, Réservé aux abonnés
En 1992-1993, Alain Gautier remporte implacablement le deuxième Vendée Globe devant Jean-Luc Van Den Heede et Philippe Poupon.
Mais cette édition maudite est marquée par deux premiers drames : les disparitions en mer de Nigel Burgess et de Mike Plant.
Elle l’est aussi par un épisode digne du film Rambo : blessé au visage, Bertrand de Broc est contraint de se recoudre la langue lui-même ! Seul, en pleine tempête…
Le deuxième Vendée Globe est marqué par des drames, avec deux marins disparus. Des tempêtes dantesques couchent les bateaux, comme celle-ci, immortalisée par Nandor Fa. | NANDOR FA / ALEA
Philippe JOUBIN, avec Bruno MÉNARD. Publié le 17/10/2024 à 12h00
C’est un Vendée Globe bien différent du premier qui s’élance des Sables-d’Olonne le 22 novembre 1992.
Au départ de cette deuxième édition ils devaient être quinze marins, mais ils ne sont finalement que quatorze.
En effet, un marin manque à l’appel : Mike Plant, l’Américain qui avait abandonné lors de l’édition précédente.
Trois ans plus tard, Mike Plant ne ralliera jamais les Sables-d’Olonne, alors qu’il y convoyait son tout nouveau coursier, Coyote, très tardivement mis à l’eau.
Mike Plant disparaît avant le départ
Sans nouvelles de lui et dans l’attente de son arrivée, le départ de cette deuxième édition est néanmoins donné.
Mais l’angoisse reste de mise, et quelques heures après le coup de canon, son nouveau et surpuissant bateau est retrouvé par un pétrolier.
À plus de 1 000 milles nautiques des Sables-d’Olonne, Coyote dérive, retourné.
Un remorqueur de la Marine nationale est dépêché sur place et, trois jours plus tard les plongeurs fouillent une épave vide. Rien.
Pas de trace du skipper américain, pourtant spécialiste de la survie en conditions hostiles.
On ne retrouvera jamais son corps.
Il faut dire que cette année-là, les méchantes dépressions se succèdent dans le golfe de Gascogne.
Alors que le départ de ce deuxième Vendée Globe fut donné dans des conditions maniables, une nouvelle tempête cueille rapidement à froid les 14 marins solitaires.
Quelques-uns parmi les favoris sont obligés de rebrousser chemin – Jean-Luc Van Den Heede, Philippe Poupon et Yves Parlier – qui reviennent au port des Sables mais repartent finalement après réparations.
En revanche, Loïck Peyron, lui, abandonne.
Après deux jours de course, alors qu’il navigue en tête bord à bord avec Alain Gautier, Peyron s’aperçoit que la coque de son bateau s’épluche, feuille à feuille… comme un oignon.
Ce délaminage de son Fujicolor s’accompagne d’une longue fissure de 1,50 mètre dans la soute à voiles, ce qui entraîne une voie d’eau ! Les réparations sont trop importantes. Peyron, jette l’éponge.
La disparition de Mike… putain, ça fait chier !
Quelques jours après le départ, alors qu’il occupe la tête du classement, depuis son voilier Bagages Superior, Alain Gautier commente ce début de tour du monde : « Très, très beau départ. C’est après que ça s’est…
======================================================================================================