Pascal MARIE | 26.07.2019
Phanie Zoom
- Méfaits supposés et risques réelsLait et santé : rumeurs et vérités
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Selon une étude menée par des chercheurs de l’INRA et de l’INSERM, les préparations infantiles hypoallergéniques ne diminueraient pas le risque d’allergie. Peu efficaces, ces laits pour bébés entraîneraient, au contraire, une augmentation du risque d’allergies alimentaires.
Pendant deux ans dans le cadre de l’étude ELFE, (Étude longitudinale française depuis l’enfance) des chercheurs de l’INSERM et de l’INRA ont observé 15 000 enfants pour déterminer le lien entre la survenue de certaines allergies et l’utilisation de laits hypoallergéniques. Leurs conclusions sont loin d’être très positives. Comme le précise l’INSERM, la consommation de préparations infantiles hypoallergéniques n’est tout simplement pas « associée à un moindre risque d’allergies chez les nourrissons ».
Ces préparations infantiles, souvent prescrites par les médecins lorsqu’un nourrisson présente un risque d’allergie et qu’il n’est pas exclusivement allaité, ne suscitaient déjà pas l’adhésion de l’ensemble de la communauté scientifique. Ainsi, les sociétés suisse et américaine de pédiatrie ont récemment retiré leur recommandation vis-à-vis de ces préparations infantiles.
Les résultats obtenus grâce à l’étude ELFE, publiés dans « Pediatric Allergy and Immunology », pourraient conduire d’autres sociétés savantes à prendre la même direction. Car ces travaux n’ont permis d’observer « aucun effet protecteur de ces produits contre d’éventuelles manifestations allergiques comparativement aux préparations infantiles classiques. Au contraire, l’utilisation à 2 mois de préparations hypoallergéniques chez des enfants sans signe d’allergie à cet âge était associée, dans les années qui suivent, à un risque plus élevé de sifflements respiratoires et d’allergies alimentaires ».
Selon les chercheurs, la moitié des nourrissons qui consommaient ces produits ne présentaient pourtant aucun antécédent familial justifiant une telle prescription.
À noter qu’à partir de 2021, un nouveau règlement européen devrait imposer la réalisation d’études cliniques sur ces produits. Les laits hypoallergéniques devront donc prouver leur efficacité pour pouvoir prétendre avoir un effet protecteur face au développement d’allergies.
Source : Lequotidiendupharmacien.fr