Accueil Santé Recherche – science
PAR CHARLÈNE CATALIFAUD – PUBLIÉ LE 24/10/2019
Crédit photo : AFP
Selon une étude parue dans le « New England Journal of Medicine », les joueurs de football professionnels écossais présentent un risque accru de démence par rapport à la population générale.
Dans cette analyse épidémiologique rétrospective, les causes de décès de 7 676 anciens joueurs ont été comparées à celles de 23 028 individus de la population générale. « C’est la plus grande étude à ce jour sur l’incidence des maladies neurodégénératives dans le sport », a déclaré William Stewart, premier auteur de l’étude.
Au cours d’un suivi médian de 18 ans, 15,4 % des anciens joueurs de football (1 180) sont décédés et 16, 5 % des personnes de la population générale (3 807). La mortalité toute cause confondue était globalement plus faible chez les joueurs. Toutefois, cette association est âge-dépendante : au-delà de 70 ans, la mortalité toutes causes était plus élevée chez les joueurs.
La mortalité par cardiopathie ischémique était également plus faible chez les joueurs, tout comme la mortalité par cancer du poumon.
Un risque accru de décès par maladie d’Alzheimer
En revanche, la mortalité par maladie neurodégénérative était plus élevée chez les joueurs de football : ils présentent un risque multiplié par 3,5 de développer une maladie neurodégénérative (1,7 % d’entre eux sont décédés de cette cause contre 0,5 % de la population générale).
« Notre analyse a révélé que le risque était multiplié par cinq pour la maladie d’Alzheimer, par quatre pour la neuropathie motrice, et par deux pour la maladie de Parkinson », précise William Stewart.
La prescription de traitement contre la démence a également été analysée. Les données montrent que ces traitements étaient davantage prescrits chez les joueurs que dans la population générale.
« Cette étude nous a permis de brosser un tableau plus complet de la santé de cette population spécifique », souligne William Stewart. Néanmoins, les mécanismes par lesquels les sports de contact augmenteraient le risque de maladies neurodégénératives demeurent incompris.
Source : lequotidiendumedecin.fr