Revue de presse Mediscoop du 21-10-2022
Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]
– Date de publication : 21 octobre 2022
Les jeunes adultes peu sensibles à la prévention en santé sexuelle (mediscoop.net)
Les jeunes adultes seraient-ils réfractaires aux messages de prévention ?
Une étude parue dans le BMJ montre qu’une population de jeunes de 16 à 24 ans tiennent peu compte de messages envoyés par SMS pour améliorer leurs comportements sexuels.
Et ce alors qu’ils prenaient un traitement pour une infection à chlamydia, gonorrhée ou pour une urétrite.
Ce travail traduit la complexité de la prévention dans ces tranches d’âges.
L’envoi de messages de prévention pour la santé sexuelle « safetext » n’a pas permis de réduire le risque de réinfections à chlamydia et gonorrhée à un an chez des personnes âgées de 16 à 24 ans.
Cet échec souligne la nécessité non seulement d’évaluer les interventions de communication en santé mais aussi de développer des outils variés pour toucher différentes cibles à différents moments de leur vie.
Ce travail avait pour but de quantifier les effets d’une série de textos délivrés sur l’incidence de réinfection à chlamydia et gonorrhée à un an chez les personnes âgées de 16 à 24 ans.
Ces dernières avaient eu un diagnostic ou un traitement pour une infection à chlamydia, gonorrhée ou pour une urétrite non spécifique au cours des deux dernières semaines dans une des 92 cliniques de santé sexuelle au Royaume-Uni participant à l’étude et possédaient évidemment un téléphone mobile.
Elle a inclus au final 3123 participants qui ont reçu quatre SMS par jour pendant les jours 1 à 3, un ou deux par jour pendant les jours 4 à 28, deux ou trois par semaine pendant le deuxième mois puis mensuellement jusqu’aux 12 mois après la prise en charge initiale.
L’hypothèse était que ces messages réduiraient le risque de réinfection en agissant sur trois comportements clés : la notification du partenaire à un mois, l’utilisation du préservatif et le dépistage des infections sexuellement transmissibles avant un rapport sexuel non protégé avec un nouveau partenaire.
Malheureusement, il n’en a rien été.
À un an, l’incidence cumulée des réinfections à chlamydia ou gonorrhée était de 22,2% dans le bras « safetext » contre 20,3% dans le bras contrôle (1,13, 0,98 -1,31).
Référence : Caroline Free et al. – Effectiveness of a behavioural intervention delivered by text messages (safetxt) on sexually transmitted reinfections in people aged 16-24 years: randomised controlled trial – BMJ 2022;378:e070351