SOCIÉTÉ – Par A.F. le 08-10-2019
Selon la DREES l’espérance de vie « en bonne santé » s’est établie en 2018 à 64,5 ans pour les femmes et 63,4 ans pour les hommes. Des chiffres qui contrastent avec l’écart d’espérance de vie à la naissance.
L’espérance de vie des femmes à la naissance est plus élevée que les hommes : 85,3 contre 79,4 ans. C’est près de 6 ans de vie supplémentaires, selon la récente étude de la DREES. Pourtant, une seule année sépare l’espérance de vie sans incapacité des femmes (64,5 ans) et des hommes (63,4). En clair, les femmes vivent plus longtemps, mais ces années de vie additionnelles s’accompagnent de davantage de problèmes de santé et de perte d’autonomie.
L’espérance de vie en « bonne santé » après 65 ans est de 11,2 ans pour une femme et de 10,1 années pour les hommes. Seul 1,1 an séparent les hommes, des femmes en ce qui concerne l’espérance de vie sans incapacité définie par la DREES comme le « nombre d’années que peut espérer vivre une personne sans être limitée dans ses activités quotidiennes« . Un écart peu marqué qui s’est même resserré, puisqu’il atteignait 1,9 an en 2017.
Des chiffres dans la moyenne européenne
La DREES précise qu’en 2017, l’espérance de vie sans incapacité des hommes français se situe « légèrement en dessous » de la moyenne européenne (63,5 ans) tandis que celle des femmes est légèrement supérieur (64 ans). En ce qui concerne l’espérance de vie à la naissance, aussi bien les hommes que les femmes sont en 2017 au-dessus de la moyenne européenne qui s’établit respectivement à 78,3 ans et 83,5 ans.
[Avec DREES et AFP]
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Passé le cap des 65 ans, l’espérance de vie en bonne santé a progressé
Pascal MARIE – | 08.10.2019
Phanie Zoom
Si l’espérance de vie générale continue de progresser en France, nous ne vivons pas forcément plus longtemps en bonne santé, selon les chiffres présentés par la DREES. Toutefois, pour les personnes qui atteignent les 65 ans, l’espérance de vie en bonne santé s’est améliorée d’une année en 10 ans.
L’espérance de vie en France progresse à nouveau en 2018, (85,3 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes), mais l’espérance de vie en bonne santé (ou sans incapacité) continue, elle, de stagner, selon les chiffres publiés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Depuis une décennie, en effet, cet indice n’évolue plus et s’établit autour de 64,5 ans pour les femmes et de 63,5 ans pour les hommes. Les femmes vivent donc en moyenne plus longtemps que les hommes mais avec davantage de problèmes de santé ou de perte d’autonomie, lors de ces « années supplémentaires », précise la DREES.
En France, si l’espérance de vie des femmes (85,3 ans) se démarque de celles des autres pays européens en se positionnant au 2e rang, l’espérance de vie féminine sans incapacité (64,5 ans) se situe, elle, dans la moyenne européenne.
Par ailleurs, l’étude souligne la bonne santé des séniors. En effet, pour ceux qui ont atteint 65 ans, l’espérance de vie en bonne santé est de 10,1 années pour les hommes et de 11,2 années pour les femmes. Sur dix ans, cet indicateur a progressé de 1 an et 5 mois pour les hommes et de 1 an et 2 mois pour les femmes.
Source : Lequotidiendupharmacien.fr
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Espérance de vie en bonne santé : ce que cachent les chiffres
PAR DAMIEN COULOMB – PUBLIÉ LE 08/10/2019
Crédit photo : Phanie
En 2018, l’espérance de vie sans incapacité ou espérance de vie en bonne santé était de 64,5 ans pour les femmes et de 63,4 ans pour les hommes, selon des chiffres publiés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Par rapport à 2017, les femmes auraient donc perdu 5 mois d’espérance de vie sans incapacité et les hommes gagné 10 mois. Comment ces chiffres sont-ils obtenus ?
Un marqueur qui reste subjectif
L’espérance de vie sans incapacité est définie par la DREES comme « le nombre d’années que peut espérer vivre une personne sans être limitée dans ses activités quotidiennes ». La manière de mesurer cette durée se fonde en partie sur un questionnaire adressé à 14 000 ménages dans le cadre de l’enquête CARE-M sur les conditions de vie des personnes âgées.
Au cours de cette dernière, 15 questions très précises sont posées, telles que « avez-vous des difficultés pour vous lever ou vous coucher seul ? Avez-vous des difficultés pour faire des démarches administratives courantes ? », etc. Pour mesurer l’espérance de vie en bonne santé, les auteurs de la DRESS utilisent une question en particulier, générique et synthétique, issue du dispositif européen European Union Statistics on Income and Living Condition (UE-SILC) : « Êtes-vous limité(e) depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement. »
Une « précision moindre »
Ce choix introduit une part de subjectivité que reconnaissent les statisticiens de la DREES. « L’indicateur de l’espérance de vie sans incapacité, croisé avec celui de l’espérance de vie à la naissance permet de mieux apprécier le bénéfice de ces années de vie supplémentaire, même si sa précision est moindre, de fait de l’utilisation d’enquêtes. » Ils précisent aussi que leurs données doivent être maniées « avec précautions », compte tenu de la « taille de l’échantillon ».
Source : lequotidiendumedecin.fr
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Actualités – publiée le 23/04/2019 par Équipe de rédaction Santélog
ESPÉRANCE de VIE en bonne santé : 30 années nous séparent
Lancet Public Health
A quel âge a-t-on la santé d’un adulte « moyen » de 65 ans ? La réponse est bien évidemment très différente selon le pays ou la région. Cette étude de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (Seattle), présentée dans le Lancet Public Health, confirme de larges variations dans le vieillissement en bonne santé des individus : les États-Unis se classent au 54ème rang entre l’Iran (53ème) et Antigua-et-Barbuda (55ème). Ainsi, 30 années séparent les pays aux âges biologiques moyens les plus élevés de ceux aux âges biologiques les plus faibles, le repère de cette étude étant 65 ans, l’âge où l’on commence à rencontrer des problèmes de santé. La France est bien placée : c’est à 76 ans qu’on a la santé d’un adulte « moyen » de 65 ans dans le monde…
Plus simplement, les chercheurs constatent que les personnes âgées de 76 ans au Japon et de 46 ans en Papouasie-Nouvelle-Guinée ont la santé d’une personne « moyenne » de 65 ans. Des résultats très disparates qui suggèrent des effets opposés (bien-être ou risque accru de maladies) de l’augmentation de l’espérance de vie, selon les populations. Le Dr Angela Y. Chang, auteur principal et chercheur postdoctoral à l’Université de Washington, précisent : « Les problèmes de santé liés à l’âge peuvent entraîner une retraite anticipée, une main-d’œuvre réduite et des dépenses de santé plus élevées. Les politiques doivent prendre en compte les conséquences négatives du vieillissement des populations ». Ces effets négatifs incluent une altération des fonctions et une perte des capacités physiques, mentales et cognitives, résultant des 92 conditions ici analysées.
Cette étude est la première à explorer à la fois l’âge chronologique et le rythme auquel le vieillissement contribue à la détérioration de la santé, à partir des données de l’étude Global Burden of Disease (GBD). Les chercheurs ont mesuré la charge de morbidité liée à l’âge en agrégeant toutes les années de vie ajustées sur l’incapacité (DALY), une mesure de la perte d’années de vie en bonne santé, sur la période 1990 à 2017 et dans 195 pays et territoires. Par exemple, en 2017, la Papouasie-Nouvelle-Guinée affichait le taux de problèmes de santé liés au vieillissement le plus élevé au monde, avec plus de 500 DALY pour 1.000 adultes, soit 4 fois plus qu’en Suisse (100 DALY pour 1.000 adultes). Aux États-Unis, le taux est de 161,5 DALY pour 1.000.
Vieillissement en bonne santé ou maladies liées à l’âge ? Là aussi, les scientifiques identifient de fortes variations selon les pays. Classés au premier rang, les Japonais de 76 ans subiraient le même « fardeau » lié au vieillissement que des adultes de 46 ans en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dernier des 195 pays et territoires. À 68,5 ans, les États-Unis se classaient au 54ème rang entre l’Iran (69,0 ans) et Antigua-et-Barbuda (68,4 ans).
Mais partout, les taux de charge de morbidité liée à l’âge diminuent entre 1990 et 2017, ce qui entraîne une réduction des décès et de la sévérité des maladies liées à l’âge. Cependant, en 2017, les habitants de 108 pays ont connu une accumulation précoce de problèmes liés au vieillissement, alors que ceux de 87 pays ont connu un ralentissement de leur vieillissement. À l’échelle mondiale, les maladies liées à l’âge ayant entraîné le plus grand nombre de décès et de DALY sont les cardiopathies ischémiques, les hémorragies cérébrales et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC).
Âges supérieurs, équivalant à la santé d’un adulte moyen (dans le monde) de 65 ans
- Japon: 76,1 ans
- Suisse: 76,1
- France: 76,0
- Singapour: 76,0
- Koweït: 75,3
- Corée du Sud: 75,1
- Espagne: 75,1
- Italie: 74,8
- Porto Rico: 74,6
- Pérou: 74,3
Âges inférieurs, équivalant à la santé d’un adulte moyen (dans le monde) de 65 ans
- Papouasie-Nouvelle-Guinée: 45,6 ans
- Îles Marshall: 51,0
- Afghanistan: 51,6
- Vanuatu: 52,2
- Îles Salomon: 53,4
- République centrafricaine: 53,6
- Lesotho: 53,6
- Kiribati: 54,2
- Guinée-Bissau: 54,5
- États fédérés de Micronésie: 55,0
Pays où le taux de fardeau lié à l’âge est le plus faible en 2017
- Suisse: 104,9 DALY pour 1.000 adultes âgés de 25 ans et plus
- Singapour: 108,3
- Corée du Sud: 110,1
- Japon: 110,6
- Italie: 115,2
- Koweït: 118,2
- Espagne: 119,2
- France: 119,3
- Israël: 120,2
- Suède: 122,1
Source : The Lancet Public Health 1 March, 2019 DOI : 10.1016/S2468-2667(19)30019-2 Measuring population ageing: an analysis of the Global Burden of Disease Study 2017
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