https://www.jim.fr/e-docs/00/02/A5/DD/carac_photo_1.jpg Publié le 06/09/2018

Bien manger a un impact sur l’état de santé des enfants, actuel et futur. Obésité, maladies cardiovasculaires et diabète sont concernés au premier chef, et notamment en milieux défavorisés. Dans cette étude menée aux USA, les auteurs ont examiné l’influence de l’éducation alimentaire parentale sur la qualité de l’alimentation des enfants au sein de minorités à faibles revenus.

La qualité alimentaire était calculée selon le Healthy Eating Index (HEI, de 0 à 100, valeurs élevées les plus favorables), sur la base de l’analyse de plusieurs dîners. Ce score prend en compte en positif la prise totale de fruits, légumes et légumineuses, céréales complètes, produits laitiers, protéines, et notamment protéines végétales, poissons et fruits de mer, et acides gras (insaturés/saturés) ; en négatif, les céréales raffinées, le sodium et les calories vides. Le score a été calculé sur les portions servies et sur celles effectivement consommées. Le style d’éducation parentale était évalué sur les exigences des parents et l’attention portée aux demandes des enfants (CFSQ, Caregiver’s Feeding Style Questionnaire).

Quatre profils sont ainsi distingués :

1- Exigeant (autoritaire mais à l’écoute des enfants)

2- Autoritaire (autoritaire et peu à l’écoute),

3- Indulgent (permissif /à l’écoute),

4- Désinvesti (permissif/peu à l’écoute).

Exigeant mais pas autoritaire

Cent trente et un couples parent-enfant ont été étudiés, l’âge moyen des enfants étant de 4,5 (± DS  0,6) ans. Vingt et un pour cent des parents étaient exigeants, 31 % autoritaires, 28 % indulgents et 20 % désinvestis. Les scores de qualité alimentaire HEI (repas effectivement consommés) étaient à 47,6 (± DS 6,8) pour le profil exigeant, significativement plus élevé que pour les profils autoritaires à 41,5 (± DS 6,2), indulgent 43,6 (± DS 6,4), et désinvesti 41,7 (± DS 7,8). Les repas servis étaient meilleurs que ceux consommés dans les cas de profil autoritaire et indulgent. Finalement, en ajustant la qualité des repas consommés sur celle des repas servis, seule la différence entre profil exigeant (HEI 45,5 ± SEE 0,9) et autoritaire (41,9 ± SEE 0,7) a persisté. D’autres ajustements n’ont pas modifié les résultats.

Ces données montrent que le rôle de l’éducation parentale sur la qualité de l’alimentation des enfants est loin d’être négligeable. En l’occurrence, un style exigeant, à la fois directif mais à l’écoute des demandes des enfants, est le plus efficace. Au-delà des axes sociétaux, des politiques de santé publique prenant en compte la dimension éducative parentale pourraient aider à optimiser la qualité alimentaire des enfants.

Dr Viviane de La Guéronnière

RÉFÉRENCE

Arlinghaus KR et coll. : Authoritative parent feeding style is associated with better child dietary quality at dinner among low-income minority families. Am J Clin Nutr., 2018; 108: 1–7.

Copyright © http://www.jim.fr