Accueil Santé Recherche – science – PAR CHARLÈNE CATALIFAUD – PUBLIÉ LE 18/09/2019
Crédit photo : PHANIE
Une étude parue dans « JAMA Pediatrics » suggère qu’en plus de la durée et de la qualité du sommeil, le moment du coucher représente également un facteur de risque d’obésité chez les adolescents, et en particulier chez les filles.
Les auteurs se sont intéressés au chronotype – qui définit le fait d’être plutôt lève tôt-couche-tôt ou au contraire lève tard-couche-tard – et au jet lag social – caractérisé par la différence de sommeil entre les jours de la semaine et le week-end.
En étudiant les habitudes de 804 adolescents de l’est du Massachusetts âgés de 12 à 17 ans (âge moyen de 13,2 ans) entre 2012 et 2016, ils ont étudié les associations entre chronotype et jet lag social et risque d’adiposité et cardiométabolique.
Le risque d’adiposité augmente avec le jet lag social
Pour cela, les 418 filles et 386 garçons ont été suivis au minimum 5 jours pendant lesquels leur sommeil a été mesuré à l’aide d’un capteur au poignet et évalué à l’aide de questionnaires. Des analyses anthropométriques ont également été effectuées.
Les filles qui préfèrent se coucher tard et celles qui présentent un jet lag social important présentent un risque plus élevé d’adiposité que les autres, et ce indépendamment de la durée du sommeil.
En effet, le fait d’être davantage « du soir » était associé à un tour de taille plus important de 0,58 cm par rapport aux autres filles et à un indice de masse grasse supérieur de 0,16 kg/m2. Chaque heure de jet lag social était par ailleurs associée à un tour de taille plus élevé de 1,19 cm et à un indice de masse grasse supérieur de 0,45 kg/m2.
Pas d’effet démontré sur le risque cardiométabolique
Ce phénomène n’a pas été retrouvé chez les garçons – seule une tendance non significative a pu être observée. Par ailleurs, le risque cardiométabolique n’était pas influencé par les différences de comportement.
« Cette découverte est particulièrement importante pour les adolescents qui sont plutôt du soir et qui peuvent avoir des difficultés à s’endormir tôt en semaine alors qu’ils ont besoin de se lever tôt pour aller à l’école », estiment les auteurs. Les jeunes filles semblent particulièrement vulnérables à ces dérèglements du rythme circadien.
« Les efforts de prévention de l’obésité doivent tenir compte des habitudes veille-sommeil des adolescents », concluent les auteurs.
Source : lequotidiendumedecin.fr