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Par Marielle Ammouche le 08-11-2019

Les académies européennes appellent à la régulation de la médecine chinoise egora.fr

Les Académies européennes de sciences et de médecine souhaitent que la médecine traditionnelle chinoise soit mieux encadrée et réponde aux mêmes exigences fondées sur les preuves que la médecine conventionnelle. Il s’agit d’une question de sécurité des patients affirment les experts européens.

Cette prise de position de ces 2 organisations (European Academies’ Science Advisory Council – EASAC – ; Federation of European Academies of Medicine – FEAM- ), fait suite à l’inclusion d’un nouveau chapitre consacré à la médecine traditionnelle chinoise dans la Classification internationale des malades de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mais pour les académies, cela « ne veut pas dire qu’on peut automatiquement utiliser [la médecine chinoise] sans danger en l’absence de preuves solides de sa sécurité », a déclaré le Pr Dan Larhammar, président de l’Académie royale des  sciences de Suède et président du groupe d’experts des académies européennes.

Dans un communiqué publié le 7 novembre, les deux instances demandent donc une révision du cadre réglementaire européen existant afin de s’assurer que la médecine traditionnelle chinoise respecte les mêmes normes de preuve et de preuve que la médecine conventionnelle. À certaines occasions, la médecine chinoise traditionnelle a fait l’objet d’investigations précliniques approfondies et des essais cliniques rigoureux qui ont prouvé son efficacité. C’est le cas par exemple avec l’utilisation de l’artémisinine contre le paludisme.

«Il existe peut-être davantage de pistes de diagnostic et d’avantages thérapeutiques à découvrir, mais cela ne signifie nullement que d’autres revendications puissent être acceptées sans discernement » précise le Pr Larhammar.

«Il y a des intérêts financiers importants en jeu », ajoute le Pr van der Meer, ancien président de l’EASAC et l’un des experts.

En outre, ce type de médecine traditionnelle n’est pas dénué d’effet secondaire, parfois graves et elle peut entrainer des interactions avec d’autres traitements. Certains patients pourraient aussi « être exposés au risque de traitement inefficace des maladies graves et de retarder les procédures médicales conventionnelles » prévient le Pr van der Meer. EASAC et FEAM recommandent donc aux législateurs européens de revoir la directive de l’Union européenne sur les produits médicaux à base de plantes et conseillent de réexaminer les réglementations nationales et les exigences en matière d’étiquetage.

 «En l’absence de preuves scientifiques solides, aucun produit médical ni procédure médicale – qu’il soit chinois, européen ou autre – ne devrait être approuvé, enregistrable ou remboursable», conclut le professeur George Griffin, président de FEAM et membre du groupe d’experts.

Sources :  Communiqué de des académies européennes de sciences et de médecine, 7 novembre 2019