Publié le 09/02/2021

La croissance de l’enfant est un sujet de préoccupation, pour les parents et les praticiens.

Un retard statural ne doit pas être négligé et plusieurs situations justifient une exploration :

  • Une taille < – 2,5 DS (déviation standard)
  • Une taille < – 2 DS avec perte de 0,5 DS en 1 an
  • Une taille normale mais une vitesse de croissance < – 2 DS
  • Une taille < – 1,5 DS par rapport à la taille cible familiale

Au cours des 25èmes rencontres de Pédiatrie Pratique, le Dr Rachel Reynaud présentait plusieurs cas cliniques permettant le rappel de principes guidant la prise en charge.

De l’importance de l’examen clinique …

L’examen clinique est essentiel pour orienter au mieux la recherche étiologique et le diagnostic.

Cela commence par l’observation des membres, du torse, à la recherche d’une croissance dysharmonieuse ou de déformations : observation, mesure du rapport taille assise/taille debout, répartition du torse, recherche de dysmorphies.

L’interrogatoire doit reprendre les données néonatales et rechercher les antécédents familiaux.

Examiner les parents et les mesurer permet le calcul de la taille-cible et la mesure de leur envergure.

Le Dr Reynaud rappelle que toute fille présentant un retard de croissance à – 2,5 DS doit bénéficier d’un caryotype et de l’avis d’un endocrinologue.

Tout enfant présentant une petite taille avec disproportion personnelle ou familiale de segments doit avoir un avis d’endocrinologue pédiatrique et/ou génétique.

Enfin, tout enfant né avec un retard de croissance intra-utérin qu’il n’a pas rattrapé à l’âge de 4 ans doit être adressé pour un avis spécialisé.

… à l’utilisation de la courbe d’IMC

Le Dr Reynaud insiste sur l’importance d’utiliser aussi la courbe d’IMC (Indice de Masse Corporelle).

Cela permet notamment de repérer une prise de poids accompagnée de ralentissement de la vitesse de croissance, qui doivent faire évoquer 3 hypothèses :

  • Une hypothyroïdie centrale ou périphérique
  • Une tumeur hypothalamo-hypophysaire
  • Ou un syndrome de Cushing

Un avis en endocrinologie est alors nécessaire assez rapidement, précédé ou non d’une IRM cérébrale, d’un dosage de la TSH et de T4L ou d’un cortisol libre urinaire des 24 heures, comme éléments de débrouillage.

Un faciès poupin, une ensellure nasale et un retard de croissance sévère font quant à eux évoquer un hypopituitarisme.

Notons que l’hormone de croissance participe peu à la croissance intra-utérine, et donc qu’une taille normale à la naissance n’exclut pas une pathologie hypophysaire congénitale.

Enfin, les enfants ayant dans leurs antécédents un retard de croissance intra-utérin et présentant un démarrage pubertaire à une petite taille (<125 cm chez la fille et < 135 cm chez le garçon) doivent bénéficier d’un avis en endocrinologie, pour savoir s’il est possible d’améliorer leur taille finale.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCES : Dr Reynaud R. : Petite taille : Qui adresser à l’endocrinologue ? 25èmes Rencontres de Pédiatrie Pratique. Du 22 au 23 janvier 2021 (virtuel)

Le Dr R. Reynaud recommande le recours au pas à pas disponible sur le site de la Société Française de Pédiatrie : https://pap-pediatrie.fr/endocrinologie/enfant-trop-petit