Damien Coulomb | 31.01.2019 Crédit Photo : S. Toubon Zoom
Un contrôle strict de la tension artérielle pendant plus de 3 ans ne permet pas de réduire significativement le risque de démence après 50 ans, mais diminue en revanche le risque de déclin cognitif léger, selon un essai prospectif randomisé mené auprès de plus de 8 500 participants par les chercheurs américains du groupe SPRINT MIND. Ces résultats confirment que le contrôle strict de l’hypertension artérielle est associé à la diminution du déclin cognitif par son action sur le risque de complications microvasculaires.
Ces volontaires recrutés dans cette étude publiée dans le « JAMA » ont été répartis entre un groupe suivant un traitement intensif visant à maintenir leur pression artérielle systolique sous une valeur cible de 120 mmHg, et un groupe ayant pour tension cible 140 mmHg (aussi appelé groupe « traitement standard »). L’intervention visant à améliorer la prise en charge de la tension artérielle a duré 3,34 ans en médiane, et la durée de suivie médiane était de 5,11 ans.
13,3 mmHg de tension en moins
Dans un premier temps, les auteurs ont pu constater l’effet du traitement intensif sur la pression systolique avec une valeur médiane de 121,6 mmHg dans le groupe sous traitement intensif et de 134,8 mmHg dans le groupe sous traitement standard.
Il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes en ce qui concerne le risque de démence, diagnostiquée chez 149 participants du groupe sous traitement intensif (7,2 cas pour 1 000 personnes années) et chez 176 participants du groupe sous traitement standard (8,6 cas pour 1 000 personnes années).
En revanche, un contrôle strict de la tension est associé à une diminution de l’incidence du déclin cognitif modéré : 18,3 cas pour 1 000 personnes années dans le groupe « traitement standard » contre 14,6 cas pour 1 000 personnes années dans le groupe sous traitement intensif. Le déclin cognitif léger est défini par les auteurs comme est objectivé par l’évolution du score du participant au test du Montréal Cognitive Assessment (MoCa) au cours du suivi. Les chercheurs ont fixé des seuils en dessous desquels chaque volontaire de l’étude est considéré comme souffrant d’un déclin cognitif modéré ou d’une démence. Ces seuils sont définis en fonction de l’ethnie et du niveau d’éducation.
Plusieurs études observationnelles avaient déjà conclu à un possible effet bénéfique du contrôle tensionnel strict sur le risque de déclin cognitif et de démence, mais on craignait aussi des effets indésirables comme l’hypotension ou l’hypoperfusion cérébrale. De tels événements n’étaient pas significativement plus fréquents chez les patients maintenus sous une tension artérielle de 120 mmHg.
Source : Lequotidiendumedecin.fr