Science et Vie – mars 2018 – Date de publication : 6 avril 2018
« Il y a encore quelques années, dire à une personne déjà épuisée par la chimiothérapie qu’elle devrait se mettre au sport aurait semblé délirant. Aujourd’hui, les plus grands pôles d’oncologie proposent des séances d’activités physiques dans leurs locaux », remarque Science & Vie.
« C’est le cas de l’institut Gustave-Roussy de Villejuif, l’Oncopole de Toulouse, le CHU Avicenne, à Bobigny, ou le centre Antoine-Lacassagne, à Nice. Car c’est désormais une certitude scientifique : le sport est une arme incroyable contre le cancer », poursuit-il. « Pratiquer une activité physique régulière pendant et après le traitement, quelle qu’elle soit (nage, danse, karaté, ping-pong…), diminue de près de 50% le risque de récidive pour les cancers du côlon, de la prostate et du sein. Le sport est aussi le seul traitement reconnu contre la profonde fatigue des patients. Et il réduit également le risque de complications chirurgicales en cas d’ablation d’une tumeur par exemple », explique-t-il.
« Enfin, il a un effet préventif : pratiquer une activité physique régulièrement tout au long de sa vie diminue de 20% le risque de développer un cancer du côlon, de la prostate ou du sein », rapporte l’article.
« Si de tels effets sur la survie ne s’appliquent pas aux cancers ayant une cause extérieure (tabac pour le cancer du poumon, virus pour celui du col de l’utérus), l’amélioration de la qualité de vie des patients est bien réelle », note l’article.
« La nature du sport importe peu, du moment qu’il sollicite tous les muscles du corps, que la séance dure de quarante-cinq à soixante minutes, trois fois par semaine, pendant au moins six mois et ce, en toute sécurité par un encadrement formé », conseille Thierry Bouillet, cancérologue au CHU Avicenne et cofondateur de la fédération Cami Sport & Cancer.
« Les scientifiques ont identifié trois mécanismes. Tout d’abord, le sport baisse le taux d’œstrogènes dans le sang. Or, c’est un facteur de croissance pour les cancers du sein et du côlon. Ensuite, en augmentant la masse musculaire et en diminuant celle de la graisse intra-abdominale, le sport abaisse le taux d’insuline, qui est un autre facteur de croissance tumorale », explique le magazine
« Enfin, l’activité physique limite la production de cytokines, ces molécules inflammatoires sécrétées – entre autres – par les cellules cancéreuses. Véhiculées par le sang, elles parviennent jusqu’au cerveau et provoquent troubles du sommeil, problèmes de concentration, fatigue. Les cytokines induisent aussi une fonte musculaire : les muscles consommant moins de glucose, la sécrétion d’insuline augmente, ce qui stimule la croissance des cellules cancéreuses… », insiste-t-il.
« Un véritable cercle vicieux inflammatoire, que le sport brise justement : chaque séance fait chuter le taux de cytokines et d’insuline durant soixante-douze heures ! », fait savoir l’article.
« Loin de fatiguer, l’exercice redonne des énergies », assure le magazine. « Il est préférable de s’y mettre dès le diagnostic, mais pas n’importe où. La pratique doit être encadrée par des éducateurs sportifs formés en oncologie », recommande-t-il. Il cite ainsi « la Cami Sport & Santé, fédération reconnue au plan national, [qui] propose des cours [en petits groupes et adaptés à chaque patient et à son état de fatigue], en ville ou à l’hôpital, dans 26 départements », ou « l’association Siel bleu ».
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LE SPORT EST-IL UNE ARME CONTRE LE CANCER?
© Pixabay/CC0 Par Adeline Colonat Le 25 mars 2018
Il y a encore quelques années, dire à une personne déjà épuisée par la chimiothérapie qu’elle devrait se mettre au sport aurait semblé délirant. Aujourd’hui, les plus grands pôles d’oncologie proposent des séances d’activités physiques dans leurs locaux.
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C’est le cas de l’institut Gustave-Roussy de Villejuif, l’Oncopole de Toulouse, le CHU Avicenne, à Bobigny, ou le centre Antoine-Lacassagne, à Nice. Car c’est désormais une certitude scientifique : le sport est une arme incroyable contre le cancer.
Jugez plutôt : pratiquer une activité physique régulière pendant et après le traitement, quelle qu’elle soit (nage, danse, karaté, ping-pong…), diminue de près de 50 % le risque de récidive pour les cancers du côlon, de la prostate et du sein. Le sport est aussi le seul traitement reconnu contre la profonde fatigue des patients. Et il réduit également le risque de complications chirurgicales en cas d’ablation d’une tumeur par exemple. Enfin, il a un effet préventif : pratiquer une activité physique régulièrement tout au long de sa vie diminue de 20 % le risque de développer un cancer du côlon, de la prostate ou du sein.
La qualité de vie des malades est améliorée par le sport
Si de tels effets sur la survie ne s’appliquent pas aux cancers ayant une cause extérieure (tabac pour le cancer du poumon, virus pour celui du col de l’utérus), l’amélioration de la qualité de vie des patients est bien réelle. « Karaté, danse, gym, tennis, marche nordique, tai-chi… la nature du sport importe peu, du moment qu’il sollicite tous les muscles du corps, que la séance dure de quarante-cinq à soixante minutes, trois fois par semaine, pendant au moins six mois et ce, en toute sécurité par un encadrement formé », explique Thierry Bouillet, cancérologue au CHU Avicenne et cofondateur de la fédération Cami Sport & Cancer.
Comment expliquer un tel effet ? Les scientifiques ont identifié trois mécanismes . Tout d’abord, le sport baisse le taux d’œstrogènes dans le sang. Or, c’est un facteur de croissance pour les cancers du sein et du côlon. Ensuite, en augmentant la masse musculaire et en diminuant celle de la graisse intra-abdominale, le sport abaisse le taux d’insuline, qui est un autre facteur de croissance tumorale.
Le sport fait baisser l’inflammation
Enfin, l’activité physique limite la production de cytokines, ces molécules inflammatoires sécrétées – entre autres – par les cellules cancéreuses. Véhiculées par le sang, elles parviennent jusqu’au cerveau et provoquent troubles du sommeil, problèmes de concentration, fatigue. Les cytokines induisent aussi une fonte musculaire : les muscles consommant moins de glucose, la sécrétion d’insuline augmente, ce qui stimule la croissance des cellules cancéreuses… Un véritable cercle vicieux inflammatoire, que le sport brise justement : chaque séance fait chuter le taux de cytokines et d’insuline durant soixante-douze heures !
Loin de fatiguer, l’exercice redonne des énergies
« Quand on est déjà épuisé par la maladie et les traitements, on pense que faire du sport va nous fatiguer encore plus, mais c’est l’inverse qui se produit : la plupart des patients se sentent mieux dès la première séance », explique Thierry Bouillet.
Il est préférable de s’y mettre dès le diagnostic, mais pas n’importe où. La pratique doit être encadrée par des éducateurs sportifs formés en oncologie.
La Cami Sport & Santé, fédération reconnue au plan national, propose des cours, en ville ou à l’hôpital, dans 26 départements. Ils sont dispensés en petits groupes et adaptés à chaque patient et à son état de fatigue. L’association Siel bleu propose elle aussi des séances sur tout le territoire pour les personnes touchées par un cancer, mais aussi d’autres maladies chroniques (cardio-vasculaires, diabète, Parkinson…).
D’après Science & Vie QR n°24 « Le sport et la santé » – Feuilleter / Acheter
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