Mélanie Maziere | 16.03.2018 Phanie Zoom
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Pour la 18e journée nationale du sommeil, l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) dévoile les résultats d’une enquête sur le sommeil des 15-24 ans et leur délivre quelques conseils.
Les troubles du sommeil semblent être généralisés puisqu’un tiers des Français déclarent en souffrir au moins trois nuits par semaine et un Français sur 5 parle d’insomnie. Mais les 15-24 ans seraient particulièrement concernés. Selon une étude* d’Opinionway pour l’INSV et la MGEN, 88 % des jeunes gens de cette tranche d’âge estiment manquer de sommeil et 99 % se plaignent du retentissement sur leur journée : fatigue (82 %), manque d’attention (52 %), irritabilité (40 %), somnolence (35 %), tristesse (20 %). Plus d’un tiers des 15-24 ans déclarent rencontrer des difficultés à s’endormir, en moyenne à 23 h 20 en semaine pour un lever à 7 h 02, et en moyenne à 0 h 49 le week-end pour un lever à 9 h 43. 42 % d’entre eux se réveillent la nuit et ont du mal à se rendormir.
Les solutions qu’ils mettent en place pour lutter contre le manque de sommeil sont le plus souvent inadaptées : consommation de boissons énergisantes (dont le café et le thé) dans 28 % des cas, 25 % surfent sur Internet, 22 % font la sieste. Mais ces siestes durent en moyenne 1 h 13, alors qu’une sieste récupératrice doit durer moins de 30 minutes. Autre mauvaise habitude : aller au lit sans l’intention de dormir mais pour communiquer par téléphone ou surfer sur Internet (dans 57 % et 56 % des cas), regarder un film (51 %), jouer sur écran (36 %)… Sur les 92 % de 15-24 ans déclarant avoir diverses activités au moment du coucher, 83 % ont une activité sur écran. Ces derniers ont un temps de sommeil plus court, ils sont plus nombreux à avoir des difficultés à s’endormir, à se réveiller la nuit, à être somnolents la journée, et plus généralement à s’estimer en manque de sommeil.
Ces résultats sont préoccupants pour l’INSV, qui livre quelques recommandations comme avoir un exercice physique régulier réparti sur la semaine, si possible en plein air, utiliser les écrans uniquement en journée et les éteindre 1 heure avant le coucher, aller au lit pour y dormir et respecter le couvre-feu digital toute la nuit.
* Étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif des Français de 15 à 24 ans de 1 014 personnes, en ligne, du 13 au 28 décembre 2017.
Source : Lequotidiendupharmacien.fr
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SANTÉ PUBLIQUE Sommeil : les jeunes ont tout faux
Par Marielle Ammouche le 15-03-2018
Cyberconnexion, horaires décalés, excitants… perturbent fortement le sommeil des jeunes.
A l’occasion de la 18ème Journée du Sommeil, qui a lieu ce vendredi 16 mars, l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) a souhaité attirer l’attention sur le sommeil des jeunes (15-24 ans). « Les risques pour leur santé, comme pour leur développement personnel et professionnel, sont avérés car le sommeil assure des fonctions majeures sur le plan physiologique, émotionnel et cognitif », rappelle l’Institut. Et force est de constater que le problème est bien réel comme le rapporte une enquête INSV/MGEN.
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Ainsi, 88% des jeunes s’estiment en manque de sommeil ; et tous (99%) se plaignent du retentissement de cette insuffisance sur leur journée. En moyenne, les jeunes s’endorment à 23h20 en semaine et à 0h49 le week-end, pour se lever le matin à 7h02 et 9h43, respectivement. Et 42% d’entre eux se réveillent la nuit avec des difficultés pour se rendormir. « Près de 4 jeunes sur dix (38%) dorment moins de 7 heures par nuit en semaine alors que la recommandation dans cette tranche d’âge est de 8h », s’inquiète le Dr Joëlle Adrien, Présidente de l’INSV.
Couvre-feu digital
En cause, les écrans en premier lieu. Huit jeunes sur dix déclarent passer plus d’une heure dans leur lit avant d’éteindre la lumière pour dormir, essentiellement pour des activités interactives : réseaux sociaux, internet, jeux…. « Cette hyperconnexion combinée à une exposition tardive à la lumière bleue des écrans retarde le moment de l’endormissement au détriment de la qualité du sommeil de ces jeunes cybernautes », alerte le Pr d’Ortho (Hôpital Bichat). S’y ajoute le fréquent recours à des excitants (caféine, nicotine…). Enfin, le décalage des horaires le week-end, ainsi que la sieste prolongée, bien loin d’arranger la situation, est plus délétère encore sur les résultats scolaires et le développement cérébral des jeunes.
C’est pourquoi les experts souhaitent saisir l’opportunité de la Journée du sommeil pour faire passer aux jeunes certains messages de bonnes habitudes : établir le soir un couvre-feu digital, 1h au moins avant de se coucher et pendant toute la nuit ; avoir des horaires de couchers et levers réguliers ; maintenir la même heure du coucher le week-end, et ne pas trop décaler celle du lever ; éviter les excitants ; et avoir une activité physique tous les jours 30 minutes et davantage les jours de repos.
Sources :
Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).
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