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Joël Lanilis, le navigateur solitaire breton de 59 ans dont le voilier Kesako dérivait depuis plusieurs semaines dans le Pacifique, a été retrouvé mort dans son bateau.
« Son corps vient d’être retrouvé dans le voilier par des sauveteurs japonais.
Nous n’en savons pas plus pour le moment » a précisé lundi à Voiles et Voiliers la nièce de ce skipper, Émilie Tual.
Joël Lanilis avait quitté Lampaul le 1er juin 2019 pour faire le tour du monde en solitaire à bord de son Centurion 38.
Joël Lanilis, pilote à la retraite des bateaux des Phares et Balises du Finistère, avait quitté Lampaul le 1er juin 2019 pour faire le tour du monde en solitaire, son rêve le plus ancien. | COLL. FAMILLE J.LANILIS / ARCHIVES OUEST-FRANCE
Nicolas FICHOT. Modifié le 14/02/2023 à 19h12
Parti de Tahiti (Polynésie française) pour Nouméa (Nouvelle-Calédonie) le 15 octobre dernier, Joël Lanilis avait cessé de donner de ses nouvelles à mi-chemin alors que son voilier, un Centurion 38 des chantiers Wauquiez, continuait d’être suivi par sa balise AIS alors qu’il dérivait au Nord des îles Marshall.
Le voilier dérivait, chahuté par les vagues. Nous voulions en savoir plus
« Nous avions donné l’alerte en janvier, avait récemment expliqué à Voiles et Voiliers Émilie Tual, la nièce de Joël Lanilis qui avait été chargée par les proches de ce skipper célibataire d’activer des recherches pour en savoir plus sur les causes du silence étrange du marin.
Un cargo qui avait été détourné avait repéré le bateau dérivant au Nord des îles Marshall.
Le navire s’était approché mais il n’a pas pu envoyer l’un de ses marins à bord à cause d’une tempête.
Il n’y avait pas de traces de vie sur le pont. L’une des voiles de Kesako était complètement déchirée.
Il y avait du désordre sur le pont. Le voilier dérivait, chahuté par les vagues. Nous voulions en savoir plus ».
L’une des dernières photos de Kesako alors au mouillage en Polynésie française. | COLL. FAMILLE J.LANILIS
Des photos du voilier à la dérive avaient alors été prises par le cargo avant de repartir et deux d’entre elles avaient ensuite été transmises à la famille du skipper.
« Mais nous ne souhaitons pas les diffuser, précise Émilie Tual. Le bateau est à l’état d’errance, c’est très triste à voir. Ce n’est pas le souvenir que nous souhaitons laisser de notre oncle qui était un navigateur très expérimenté et très méticuleux ».
Quatre à cinq jours de navigation pour les sauveteurs japonais
À la suite de cette demande d’informations supplémentaires relayée par Voiles et Voiliers, les autorités françaises s’étaient entendues avec leurs homologues japonaises, les plus proches du lieu de dérive du bateau, pour qu’une équipe soit envoyée sur place en bateau.
Il y avait pour eux quatre à cinq jours de navigation.
Joël Lannilis à bord de son Centurion 38 Kesako. | COLL. FAMILLE J.LANILIS
C’est au cours du week-end dernier que la famille du navigateur a été officiellement prévenue que c’est finalement le pire à craindre qui était arrivé.
« Les sauveteurs japonais sont montés à bord et ont découvert le corps de mon oncle.
On ne nous a pas donné les raisons de cette mort.
Nous savons seulement qu’ils ont trouvé mon oncle décédé à bord.
Nous ne connaissons pas les circonstances, ni ce qui aurait pu lui arriver.
Le corps de mon oncle a été emmené par les sauveteurs.
Il devrait arriver au Japon le 16 ou le 17 février. Kesako, son voilier, a été laissé à la dérive.
Ils ne pouvaient pas le remorquer, c’était impossible sur une telle distance ».