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Le navire sans équipage Mayflower Autonomous Ship (MAS) a traversé l’Atlantique Nord, d’Est en Ouest, entre Plymouth en Angleterre et Plymouth aux États-Unis.
Ce trimaran de 15 mètres, à la motorisation hybride, est une vitrine de la société américaine IBM.
En niveau d’autonomie maximale, les décisions de navigation et de routage sont prises par l’intelligence artificielle sans aucune intervention humaine à distance.
MAS est un projet mené ces dernières années par IBM pour mettre en oeuvre l’intelligence artificielle en mer, sans aucune intervention humaine lorsque le niveau maximal d’autonomie est requis. | (© IBM)
Olivier CHAPUIS. Publié le 15/07/2022 à 11h58
Quatre cent deux ans après son illustre homonyme qui emmena les Pilgrims – ces pèlerins anglais comptèrent parmi les premiers colons d’Amérique du Nord -, le Mayflower a traversé l’Atlantique de Plymouth (Grande-Bretagne) à Plymouth (Massachusetts, États-Unis), entre le 27 avril et le 30 juin 2022, avec des escales aux Açores et à Halifax, ce qui n’avait pas été le cas pour Saildrone en 2019 (7 mètres).
Les panneaux solaires assurent non seulement la partie électrique de la propulsion mais aussi et surtout l’alimentation des très nombreux instruments embarqués. | (© IBM)
Le MAS – Mayflower Autonomous Ship – est un navire autonome conçu par la société d’informatique IBM, avec la fondation américaine ProMare et nombre de partenaires industriels et académiques (l’université britannique de Plymouth participe notamment au projet).
Ce trimaran océanographique de 15 mètres de long est prévu pour diverses missions telles que la mesure de l’acidification des océans, l’observation des cétacés ou le suivi de la pollution aux plastiques.
Plus de 50 capteurs embarqués
MAS est surtout une vitrine pour IBM. Large de 6,20 mètres pour un déplacement de 4,5 tonnes, dont presque 1 tonne d’équipements électroniques, il embarque plus de 50 capteurs dont 6 caméras dans les différents spectres. Parmi les instruments de communication et de navigation, indispensables, l’on relève entre autres une centrale inertielle.
Propulsé par une motorisation hybride, diesel en cas de besoin et électrique dès que possible, alimentée par les panneaux solaires qui ont déjà beaucoup (trop ?) à faire avec les nombreux instruments du bord… MAS affiche une vitesse de croisière de dix nœuds.
L’intelligence artificielle a appris à gérer tous les paramètres de navigation jusqu’aux plus hasardeux, dont les prévisions météo et océano, afin d’effectuer le routage embarqué en toute autonomie. | (© IBM)
À l’origine, le trimaran devait être doté d’une aile, à la manière de Saildrone, mais elle n’a finalement pas été conservée, les concepteurs n’ayant pas la même expérience de la voile que la firme d’Alameda, sur la baie de San Francisco, au bilan déjà très conséquent (tous les liens ici).
Cette absence est dommageable puisqu’une première tentative du Mayflower avait fait long feu, en juin 2021, suite à des problèmes de motorisation.
Cinq niveaux d’autonomie sont disponibles, le plus élevé laissant l’intelligence artificielle prendre toutes les décisions sans intervention humaine.
Avec le projet MAS, IBM teste surtout ses développements en matière d’automatisation, d’intelligence artificielle et d’informatique en périphérie de réseau. Cinq niveaux d’autonomie sont disponibles, le plus élevé laissant l’intelligence artificielle prendre toutes les décisions sans intervention humaine à distance.
Étroite, la coque centrale abrite tous les capteurs et systèmes embarqués ainsi que la motorisation, les réservoirs et les batteries. L’énergie est évidemment cruciale pour un calcul aussi massif qu’énergivore… | (© IBM)
Ces décisions sont prises par le système en fonction de l’analyse des données reçues par les capteurs du bord et de celles issues des modèles numériques de prévision météorologique ou océanographique.
Cela dit, la performance pure n’était pas un objectif. Heureusement, car MAS n’a pas été plus rapide que son vénérable ancêtre.
O.C.
P.S. Mon blog Route fond continue sur cette page Olivier Chapuis .
Celle-ci héberge non seulement les nouveaux articles mais aussi tous ceux publiés sur Route fond depuis le premier, mis en ligne le 1er décembre 2008.