https://www.jim.fr/e-docs/00/02/A9/90/carac_photo_1.jpg Publié le 31/10/2018

Des facteurs génétiques et environnementaux contribuent à la survenue de l’accident vasculaire cérébral (AVC). Le rôle des premiers est reconnu depuis longtemps, à la suite de travaux sur les jumeaux et sur les histoires familiales, et de nombreux loci ont été associés au risque d’AVC. D’autres études ont montré aussi l’importance du mode de vie pour réduire le risque d’AVC : exclusion du tabac, réduction du risque de diabète, pratique d’une activité physique régulière et alimentation saine.

Quelle est l’influence de l’un ou l’autre de ces types de facteurs sur le risque d’AVC ? C’est la question que s’est posée une équipe internationale. En arrière-plan se trouve bien entendu une autre interrogation, celle de savoir dans quelle mesure l’adoption de règles hygiéno-diététiques modifie le risque d’AVC chez les personnes génétiquement prédisposées ou non. Un score de risque polygénique comprenant 90 polymorphismes nucléotidiques simples associés au risque d’AVC a été établi. L’adhésion à un style de vie « healthy » est déterminé sur la base de 4 facteurs : pas de tabagisme, alimentation saine, indice de masse corporelle < 30 kg/m2 et la pratique régulière d’une activité physique.

Un mauvais style de vie augmente le risque de 66 % vs 35 % avec un profil génétique défavorable

Au total 306 473 personnes âgées de 40 à 73 ans ont été recrutées et suivies pendant en moyenne 7 ans (2 138 443 personnes-années). Pendant ce suivi, 2 077 accidents vasculaires cérébraux sont survenus (1 541 accidents ischémiques, 287 hémorragies intracérébrales et 249 hémorragies méningées). Le risque d’accident vasculaire cérébral est supérieur de 35 % chez les patients ayant un risque génétique élevé par rapport à ceux dont le risque est faible. Cette association est indépendante du profil du mode de vie. Mais un style de vie défavorable (0 ou 1 comportement « sain »)  est associé à une augmentation de 66 % du risque d’AVC comparé à un style de vie « healthy » (3 ou 4 comportements « sains »), cette augmentation étant présente quel que soit le degré de risque génétique. Un score génétique élevé combiné à un mode de vie défavorable expose à un risque 2 fois plus important que celui qui est associé à un faible score génétique et un mode de vie sain.

Cette étude confirme l’intérêt de sensibiliser l’ensemble la population à l’adoption d’un mode de vie sain, quelle que soit la prédisposition génétique de chacun.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCES : Rutten-Jacobs L C A et coll. : Genetic risk, incident stroke, and the benefits of adhering to a healthy lifestyle: cohort study of 306473 UK Biobank participants
BMJ 2018;363:k4168

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