Actualités – publiée le 29/11/2018 par Équipe de rédaction Santélog

mBio

L'étude elle détecte une signature du risque d'obésité très tôt dans la vie et avec 10 années de visibilité.

Le préalable à cette étude est l’épidémie galopante d’obésité et notamment d’obésité infantile. Toute intervention qui peut prévenir le développement de l’obésité dès la petite enfance est donc à considérer. En démontrant que le risque est détectable dans le microbiote intestinal des nourrissons cette étude de l’Université du Colorado, présentée dans la revue mBio apporte aussi à la preuve du lien déjà bien documenté du rôle clé du microbiote intestinal dans le développement de l’obésité. Mais elle va plus loin, elle détecte une signature du risque très tôt dans la vie et avec 10 années de visibilité.

En pratique, l’évaluation du microbiote intestinal de nourrissons pourrait aider à identifier les enfants présentant un risque de surpoids ou d’obésité, plus tard dans la vie. La recherche révèle en effet que la composition du microbiote intestinal dès l’âge de 2 ans est associée à l’indice de masse corporelle (IMC) à l’âge de 12 ans. De plus, dans ce cas, l’IMC à 2 ans n’est pas significativement plus élevé chez les enfants à risque de surpoids et d’obésité, ce qui suggère que la composition du microbiote intestinal pourrait être le premier signe prédicteur de l’obésité.

Davantage de preuves sur le rôle clé et précoce du microbiote intestinal dans l’obésité : de nombreuses études ont déjà documenté le rôle du microbiote intestinal dans l’obésité, et il existe déjà des preuves d’un rôle causal. Ici, les chercheurs de l’Université du Colorado en collaboration avec l’Institut norvégien de santé publique à Oslo ont analysé les données de 165 nourrissons présentant un IMC mesuré à 12 ans, participant à la cohorte de naissance NoMIC qui enquête sur le microbiome intestinal précoce. NoMIC comprend environ 550 enfants maintenant adolescents.  À 12 ans, 20% des 165 enfants de la cohorte étaient en surpoids ou obèses. Les chercheurs ont comparé l’IMC à 12 ans avec des échantillons de microbiote intestinal prélevés à six reprises au cours de l’enfance, à 4 jours, 10 jours, un mois, 4 mois, un an et 2 ans. Les chercheurs ont également effectué le séquençage du gène ARNr 16s sur les échantillons de microbiote intestinal. Cette analyse révèle :

  • des différences qualitatives dans la composition du microbiote intestinal des enfants au jour 10 et à l’âge de 2 ans et ces différences s’avèrent associées à l’IMC à l’âge de 12 ans ;
  • l’examen de l’impact des premiers taxons du microbiote intestinal sur la variation des scores d’IMC chez les enfants montre le peu de relation entre les taxons du microbiote intestinal et l’IMC plus tard dans la vie, cependant la relation se renforce avec l’âge des enfants ;
  • enfin, ce phénotype du microbiote intestinal est bien présent avant tout signe manifeste de surpoids ou d’obésité.

Certes, la recherche devra être répliquée dans d’autres cohortes, mais si elle était reproduite à l’identique, cela suggèrerait une signature chez le petit enfant, préalable à la prise excessive de poids, du risque d’obésité.

C’est donc un nouvel outil permettant d’identifier les enfants à risque de développer l’obésité qui se profile avec ces données.

Source : mBio Oct, 2018 DOI: 10.1128/mBio.01751-18 Gut Microbiota in the First 2 Years of Life and the Association with Body Mass Index at Age 12 in a Norwegian Birth Cohort

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