Revue de presse Mediscoop du 09-12-2019

Le cholestérol non HDL à contrôler tôt

Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Le taux de cholestérol non HDL est significativement lié au risque d’événements cardiovasculaires à long terme. Une étude parue dans le Lancet détaille cette association grâce à l’analyse des données de près de 400.000 personnes issues de 38 cohortes et suivies pendant plus de dix ans.

Le taux de cholestérol non HDL est un facteur de risque cardiovasculaire communément admis, mais l’impact sur le risque cardiovasculaire est évalué dans des essais randomisés d’une durée inférieure à sept ans. En outre, les jeunes adultes sont sous-représentés dans ces études.

Pour clarifier le bénéfice du contrôle du cholestérol non HDL, des chercheurs ont exploré le lien avec la santé cardiovasculaire à long terme et même développé un simulateur de risque. Pour cela ils ont sollicité le Consortium international de risque cardiovasculaire dans 19 pays en Europe, Australie et Amérique du Nord. Il incluait des patients sans antécédent de maladie cardiovasculaire à l’inclusion. Le critère principal composite incluait infarctus du myocarde ou AVC ischémique.

L’analyse a porté sur 398.846 personnes âgées en moyenne de 51 ans et issues de 38 cohortes. Le suivi médian a été de 13,5 ans et jusqu’à 43,6 ans pour le plus long. La courbe d’incidence montre une augmentation progressive du risque de maladie cardiovasculaire à 30 ans dans la catégorie de patients présentant un taux de cholestérol non HDL élevé ; 7,7%,(<2,6 mmol/L) à 33,7% ( ≥5,7 mmol/L) chez les femmes et 12,8% à 43,6% chez les hommes (p<0.0001).

Les auteurs ont par ailleurs simulé la baisse du risque cardio-vasculaire en cas de réduction de moitié du cholestérol non HDL. Le risque est passé de 16% à 4%. Pour des personnes de moins de 45 ans présentant au moins deux facteurs de risque cardiovasculaires et un taux de départ de 3,7- 4,8 mmol/l, le risque d’accident CV à long terme pourrait diminuer de 16 à 4% chez les femmes et de 29 à 6% chez les hommes. Le bénéfice s’effrite néanmoins avec l’âge.

Référence : Fabian J Brunner et al.- Application of non-HDL cholesterol for population-based cardiovascular risk stratification: results from the Multinational Cardiovascular Risk Consortium- The Lancet, open access December 03, 2019
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 9 décembre 2019