Accueil FMC & Recos Pneumologie – PUBLIÉ LE 29/03/2024
Près de 10 % des cancers bronchopulmonaires surviennent chez des patients non-fumeurs, avec une tendance à la hausse, en lien avec la pollution atmosphérique.
Touchant des sujets plutôt jeunes, ces cancers sont difficiles à repérer.
Ils se caractérisent par un profil biologique particulier, avec davantage d’altérations moléculaires oncogéniques tumorales justifiant le recours à des thérapies ciblées.
Crédit photo : VOISIN/PHANIE
Le cancer du poumon du non-fumeur | Le Quotidien du Médecin (lequotidiendumedecin.fr)
1. Une fréquence en hausse
Si le tabac est de loin la première cause de cancer du poumon, ce dernier touche aussi de plus en plus d’individus « non-fumeurs » (soit, par définition, des sujets ayant fumé moins de 100 cigarettes au cours de leur vie).
Selon les données des études KBP (1), 12,6 % des cancers bronchiques primitifs semblaient être d’origine non tabagique en 2020 contre 7,2 % en 2000.
2. Quels facteurs de risque ?
> La pollution
Parmi les facteurs étiologiques incriminés dans la survenue de cancers bronchopulmonaires non liés au tabagisme, la pollution atmosphérique joue un rôle important, démontré par des études épidémiologiques et expérimentales récentes.
En induisant un micro-environnement inflammatoire au niveau du parenchyme pulmonaire, l’inhalation de particules fines (PM2,5) favoriserait le cancer bronchopulmonaire en stimulant l’expression de mutations pré-existantes dans le poumon sain, comme les mutations spontanées du gène EGFR (retrouvées dans 50 % des tumeurs bronchopulmonaires chez les non-fumeurs, et moins de 10 % chez les fumeurs).
Les non-fumeurs développant un cancer du poumon présentent donc fréquemment des altérations oncogéniques tumorales spécifiques, dans des gènes précis qui suffisent à transformer une cellule normale en cellule cancéreuse.
Au-delà de l’EGFR, il existe une quinzaine d’autres altérations, comme ALK, …
Hélène Joubert, avec le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à l’Institut Curie (Paris)