ARTHROSE – DIAGNOSTIC (ÉPIDÉMIOLOGIE, CLINIQUE, IMAGERIE)

Florent Eymard

Par le Dr Florent Eymard (hôpital Henri-Mondor – Créteil) [Déclaration de liens d’intérêts]

D’après la communication: The Prevalence of Osteoporosis in Individuals with Osteoarthritis: A Systematic Review – Varghese T et al. – ACR 2020, 5-9 novembre 2020

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Les liens entre ostéoporose et arthrose restent controversés. De nombreux travaux ont déjà été conduits dans ce domaines, certains semblant montrer un effet « protecteur » de l’arthrose sur le risque d’ostéoporose, mais d’autres retrouvant plutôt un rôle néfaste de l’arthrose, associée à une augmentation de l’incidence de l’ostéoporose.
Nos collègues canadiens ont donc conduit une revue de la littérature avec méta-analyse pour tenter de clarifier l’association entre ces 2 pathologies.


Pour se faire, les auteurs ont réalisé une revue systématique de la littérature à l’aide des bases de données PubMed, Embase, Scopus et Web of Science. Seuls les articles ayant inclus au moins 200 participants dont les données étaient comparées à celles d’une population contrôle et qui étaient appariés sur l’âge et le sexe ont été inclus.

Sur les 2772 articles initialement sélectionnés, seuls 6 articles répondaient aux critères d’inclusion de cette étude. L’analyse des données de ces 6 articles a montré que la prévalence de l’ostéoporose n’était pas différente entre les patients arthrosiques et non arthrosiques lorsque la DMO était mesurée à la fois au col du fémur, à la hanche ou au rachis lombaire (Figure 1).
 
En revanche, lorsque la DMO était évaluée uniquement au rachis lombaire, l’arthrose était alors un facteur protecteur à la fois en population globale et chez les femmes. Chez ces dernières, il n’y avait pas de lien entre l’existence d’une arthrose et d’une ostéoporose densitométrique à la hanche.

Le caractère « protecteur » de l’arthrose sur l’ostéoporose rachidienne pourrait s’expliquer en partie par les remaniements arthrosiques au niveau lombaire augmentant « faussement » la DMO et constituant ainsi un potentiel biais.

Pour conclure, ces données ne suggèrent pas d’effet « protecteur » de l’arthrose sur la survenue d’une ostéoporose. Il est bon de rappeler ici les précautions à respecter dans l’interprétation de la DMO au rachis lombaire chez les sujets présentant une arthrose rachidienne importante.   

Figure 1 : Absence de lien entre arthrose et ostéoporose densitométrique aux différents sites (rachis, col fémoral et hanche total) chez les hommes et les femmes

Date de publication : 6 novembre 2020