Le tribunal judiciaire de Paris a tenu audience ce jeudi 23 juin sur l’affaire François Gabart.
Son trimaran SVR-Lazartigue est-il conforme à la jauge et peut-il participer à la Route du Rhum ?
Gabart estime que oui, la classe Ultim pense que non.
Blocage total, comme confirmé à l’audience mais aussi à une conférence de presse de la classe Ultim ce même jour.
Le tribunal rendra sa décision le 21 juillet. Pas sûr qu’elle mette fin à l’affaire.
Ambiance sur les deux théâtres de guéguerre…
Le trimaran de François Gabart est-il oui ou non un Ultim conforme à la jauge et donc peut-il participer oui ou non à la Route du Rhum ?
Il y aura une décision de justice le 21 juillet. Mais pas sûr du tout qu’elle mette fin à l’affaire. | GUILLAUME GATEFAIT / SVR LAZARTIGUE
Didier RAVON et Bruno MÉNARD. Publié le 23/06/2022 à 21h18
Il est 14 heures au sixième étage de l’ultra moderne palais de justice, situé dans le 17e arrondissement de Paris. L’audience a pris du retard. L’on patiente.
Soyons clairs : on n’a pas l’habitude de croiser des têtes connues dans cet environnement, et c’est un peu affligeant de savoir que le sort de François Gabart quant à sa participation à la prochaine Route du Rhum le 6 novembre, peut probablement se jouer dans cette petite salle du palais de justice, exiguë et comble.
Sept avocats, ténors du barreau mais peu habitués à ce type de litige
François Gabart, chemisette blanche aux couleurs de son sponsor, n’est manifestement pas hyper fier de devoir se retrouver dans un tel lieu.
Le recordman, du tour du monde en solitaire et deuxième de la dernière Route du Rhum 2018 a fait l’aller-retour depuis Concarneau, accompagné de sa « garde rapprochée ».
Didier Tabary, le patron de SVR-Lazartigue, est là aussi, forcément.
L’on croise quelques rares journalistes du milieu et des représentants de la classe Ultim : Edmond de Rothschild, Banque Populaire ou encore Ultim Sailing.
Vous avez vingt minutes chacun ! Et c’est déjà bien, car aux États-Unis, ce serait quinze…
On dénombre pas moins de sept avocats, tous des ténors du barreau, mais manifestement peu habitués à défendre ce type de litige.
Le président ouvre la séance et, avec un débit de mitraillette, énumère brièvement le pourquoi du comment, abreuve de dates et de faits, mais n’a clairement pas envie non plus de s’éterniser.
Aux avocats qui vont plaider deux par deux – les demandeurs pour François Gabart et Didier Tabary, et les défenseurs pour la classe Ultim – il lance : « Vous avez 20 minutes chacun ! Et c’est déjà bien, car aux États-Unis, ce serait quinze… ».
On parle d’exécution du protocole et ses conditions d’exécution, interprétation du fameux chapitre 3.11 des règles de sécurité OSR (règles internationales de course au large) qui pose question, et également délai de la réponse de World Sailing qui avait été appelé en arbitrage, on parle préjudice, aussi…
Pour le président, savoir si les plans du cockpit du bateau qui ont été transmis à la fédération internationale (World Sailing) sont « vrais » ou « faux » est essentiel.
Rappelons que le litige porte notamment sur la position des winches sur le trimaran Ultim de François Gabart.
Selon la règle, ils ne peuvent pas être situés sous le pont.
Il est donc reproché au navigateur d’avoir conçu, avec les architectes de VPLP, un cockpit entièrement fermé et positionné très bas sous le pont, et qui violerait donc la fameuse…
L’affaire Gabart au Tribunal : décision le 21 juillet, mais quel gâchis !