Damien Coulomb | 19.06.2019
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La prise de vitamine D ne procurerait finalement pas d’effet cardioprotecteur, selon une vaste métaanalyse publiée dans le « JAMA ». Le doute était jusqu’ici permis, suite à des études observationnelles qu’avait révélé une possible association entre un faible taux sanguin de 25-hydroxyvitamine D et un surrisque cardiovasculaire suggérant un effet cardioprotecteur de la supplémentation en vitamine D.
Cet effet aurait de plus été cohérent avec le fait que les récepteurs à la vitamine D sont exprimés à la surface des cellules du myocarde et les cellules musculaires lisses vasculaires, où ils influencent le flux calcique transmembranaire. La vitamine D présente par ailleurs un effet connu sur le système rénine-angiotensine-aldostérone.
Plus de 80 000 patients
Les chercheurs de l’université du Michigan ont rassemblé les données de 21 études randomisées, totalisant 83 291 patients, dont 41 669 ont reçu de la vitamine D et 41 622 ont reçu un placebo. Les durées de suivi étaient hétérogènes, allant de 1 à 12 ans.
La population incluse dans ces études était plutôt âgée (65,8 ans en moyenne) et majoritairement féminine (74,4 % de femmes). La prise de vitamine D n’était associée, ni à une diminution du risque d’incident cardiovasculaire en général ni à une baisse des risques d’AVC, d’infarctus et de mortalité cardiovasculaire. La mortalité toutes causes confondues n’était pas non plus significativement différente. Les différences entre les 2 groupes restaient non significatives, même en prenant en compte le sexe, l’âge et le taux de 25-hydroxyvitamine D à l’inclusion.
Ces résultats « démontrent que la supplémentation en vitamine D n’apporte pas de bénéfice cardiovasculaire, et qu’il n’est donc pas recommandé d’en prescrire dans cette indication », concluent les auteurs.
Source : Lequotidiendumedecin.fr