Revue de presse Mediscoop du 22-02-2024
Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]
– Date de publication : 22 février 2024
La majorité des cancers augmente le risque de fracture osseuse (mediscoop.net)
Le cancer est mauvais pour la santé osseuse. Le risque de fracture est augmenté chez les survivants de cancers pour 15 des tumeurs les plus fréquentes sur 20 par rapport à des personnes n’ayant pas eu de cancer.
Et même 17 concernant les fractures ostéoporotiques.
Ces risques varient selon le type de cancer et la durée depuis le diagnostic et sont décrits dans The Lancet Health Longevity.
Des antécédents de myélome multiple, de cancer de la prostate et de cancer du sein ont été associés à une mauvaise santé osseuse, mais les associations pour d’autres types de cancers ne sont pas claires.
Une équipe a comparé le risque de fracture osseuse et de fractures ostéoporotiques majeures chez les survivants de 20 des cancers les plus fréquents par rapport aux individus sans cancer (données hospitalières UK Clinical Practice Research Datalink).
Au total, 578.160 adultes atteints d’un cancer diagnostiqué entre 1998 et 2020 ont été appariés à 3.226.404 personnes sans cancer.
Les taux bruts d’incidence des fractures chez les survivants du cancer variaient entre 8,39 cas (7,45-9,46) pour 1 000 personnes-années pour le cancer de la thyroïde et 21,62 cas (20,18-23,18) pour 1000 personnes-années pour le myélome multiple.
Par rapport aux individus sans cancer, le risque de fracture osseuse était augmenté dans 15 cancers sur 20, et de fractures ostéoporotiques majeures dans 17 cancers sur 20.
Les rapports de risque ajustés étaient les plus élevés pour le myélome multiple (1,94) et le cancer de la prostate (1,43).
Des HR compris entre 1,20 et 1,50 ont été observés pour les cancers de l’estomac, du foie, du pancréas, du poumon, du sein, des reins et du SNC ; et des associations plus petites (HR <1,20) ont été observées pour le mélanome, le lymphome non hodgkinien, la leucémie et les cancers de l’œsophage, colorectal et du col de l’utérus.
Et des risques accrus de fracture ostéoporotique majeure ont été observés de manière plus importante dans le myélome multiple (2,25) et le SNC (2,12), le foie (1,62), la prostate (1,60) et le poumon (1,60).
L’ampleur de l’effet a eu tendance à diminuer avec le temps depuis le diagnostic, mais est restée élevée pendant plus de 5 ans dans plusieurs cancers.
Référence : Eva Buzasi et al. – Risk of fractures in half a million survivors of 20 cancers: a population-based matched cohort study using linked English electronic health records – The Lancet Health Longevity, février 2024