https://www.jim.fr/e-docs/00/02/BF/FD/carac_photo_1.jpg Publié le 06/11/2019

Plusieurs types de contraception hormonale sont actuellement disponibles. Selon la méthode choisie, il est possible de modifier le cycle hormonal et d’agir sur l’abondance ou le rythme des règles. Pour la contraception orale combinée, le rythme 21/7 est actuellement désigné par les patientes et les soignants comme le plus « naturel ». Pourtant, les règles survenant au cours de ce type de contraception résultent, non pas du cycle naturel, mais de la privation hormonale. Elles ne procurent aucun bénéfice en termes de santé.

De nombreuses enquêtes ont montré que les femmes, particulièrement les européennes et les américaines, préfèreraient avoir moins de règles, tout en notant aussi, paradoxalement, un rejet des méthodes supprimant les règles. Les règles survenant chaque mois sont souvent considérées comme nécessaires, naturelles, et rassurent quant à l’absence de grossesse. Pour certaines, l’absence de règles favorise l’infertilité et la prise de poids.

Pour en savoir un peu plus sur la façon dont les femmes envisagent la relation entre la contraception et les règles, une équipe états-unienne a réalisé une nouvelle enquête, consistant en entretiens individuels (n = 18) en entretiens de groupes (n = 61) et en un questionnaire en ligne (n = 547).

Majoritairement en faveur des méthodes qui conservent les « menstruations »

Majoritairement, les participantes désignent leurs méthodes contraceptives préférées parmi celles qui permettent des règles chaque mois et un contrôle journalier de la contraception, c’est-à-dire la contraception orale œstro-progestative. Elles estiment que ce type de contraception leur permet un meilleur contrôle de leurs règles, dans un mélange complexe de besoin de responsabilité et de régulation menstruelle. Nombre d’entre elles manient leur contraception combinée pour choisir le moment de leurs règles. Elles émettent en revanche quelques réserves au sujet des méthodes à longue durée d’action (implant ou dispositif hormonal intra-utérin), réserves qu’elles justifient par la moindre possibilité d’intervenir sur sa contraception.

L’enquête confirme que beaucoup de participantes utilisant la contraception orale combinée estiment que les règles sont bénéfiques, alors que leur suppression est anormale et a des conséquences négatives sur la santé. Ce n’est pas le cas des femmes utilisant une contraception à longue durée d’action.

Pour les auteurs, ces différences reflètent sans doute des défauts dans l’information délivrée. Ils estiment que les soignants doivent pouvoir expliquer les bénéfices de la suppression des règles aux patientes qui souhaitent un conseil de contraception. Parler de la régulation et de la suppression des règles comme d’un choix naturel et sain pourrait, selon les auteurs, améliorer leur acceptabilité par les femmes. Les praticiens doivent aussi être à l’écoute des idées reçues concernant les dispositifs à longue durée d’action, afin d’apaiser les craintes et améliorer la perception des conséquences à long terme.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCES : DeMaria A.M. et coll. : The myth of menstruation: how menstrual regulation and suppression impact contraceptive choice BMC Women’sHealth (2019) 19:125

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