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À 6 mois du début des Jeux olympiques, la liste des Français qualifiés n’a pas encore été divulguée.
Et alors que les véliplanchistes joueront une partie de leur ticket olympique lors de la dernière étape qualificative, aux Championnats du monde de IQ foil à Lanzarote (Canaries) du 28 janvier au 3 février, gros plan sur l’importance de la préparation physique dans une discipline révolutionnée par l’arrivée du foil.
Tom Arnoux, volant sur sa planche à foil. | D.R.
Antoine GRYNBAUM. Publié le 13/01/2024 à 12h20
Planer à un mètre au-dessus de la mer en a grisé plus d’un ces derniers temps.
Adieu la planche à voile classique (RS:X) et vive l’IQ foil…
Mais avec l’arrivée de ce morceau de carbone sous les planches, il a fallu prendre du poids, beaucoup de poids et faire évoluer la préparation physique.
« Moi, je suis passé de 71 kilos en RS:X à 88 kilos en IQ foil (pour 1,86 m). J’ai donc pris 17 kilos », avance d’entrée Tom Arnoux, 4e des Championnats d’Europe 2020…
« Et ce n’est pas avec des frites et de la glace que j’ai grossi… Avec l’aide d’une diététicienne, j’ai dû doubler le nombre de repas et leur quantité, passant de 3 000 à 5 000 calories par jour.
Au début, je me suis pas mal forcé, mangeant essentiellement riz, dinde et légumes, mais en doublant les quantités de viande et féculents. ».
Pour le moment devancé par les performances de Nicolas Goyard (vainqueur du dernier test event à Marseille) en vue de la qualification pour les Jeux, Arnoux a été obligé de s’adapter à un nouveau matériel, plus moderne mais bien plus gourmand physiquement.
Alors que le RS:X pouvait emmener les véliplanchistes jusqu’à 3 nœuds et sollicitait moins de puissance, l’IQ foil se rapproche des 15 nœuds, et fait voler à partir de 5-6 nœuds, demandant de l’explosivité, avec un poids moyen autour de 90 kilos.
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Patrick Lhopitalier, spécialiste de la préparation physique au pôle France de Marseille. | D.R.
Et pour prendre en masse, le Français a sollicité les services de Patrick Lhopitalier, préparateur physique au pôle France de voile de Marseille depuis 4 ans.
« Il y a une chose qui est très importante sur toutes les séries olympiques, c’est la notion de gabarit », précise celui qui a aussi été préparateur physique du Cercle des nageurs de Marseille auprès des Manaudou, Gilot et autres Lacourt…
Puis rajoute : « Il ne suffit pas d’avoir une juste vision de son plan d’eau et du vent, mais être capable de transférer sa force et sa puissance sur des phases spécifiques de course…
Par exemple, sur le départ, avec les foils, le but est de voler le plus vite possible.
Cela s’appelle le pomping : on crée un vent apparent supplémentaire pour avoir encore plus de vitesse. ».
Et pour accélérer et éviter de se mettre dans le rouge, là aussi, il a fallu multiplier les séances, à raison de 5-6 sessions de musculation par semaine, à base d’exercices polyarticulaires, où l’on sollicite plusieurs articulations pour utiliser un maximum de muscles.
Sur un squat, le travail peut en même temps se faire à hauteur du genou et de la hanche, tout en rallongeant les séries.
Grâce à ce double travail diététique et musculaire, Tom Arnoux a vite senti la différence au niveau de ses performances lors des tests de mi-saison, en a ressenti les bienfaits physiquement sur l’eau à l’aise notamment pour contrer la puissance de la voile et stabiliser le foil qui a tendance à repousser vers le haut…
Un travail de modification du corps, énergivore et fastidieux, mais avec une cerise au bout pour Arnoux : être Champion du Monde aux Canaries, et ainsi aller décrocher la seule et unique place qualificative en IQ Foil pour les JO de Paris.