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Après un titre de champion du monde, une médaille d’or aux jeux Méditerranéens en ILCA (laser) et une victoire au championnat du monde de voile militaire, Jean-Baptiste Bernaz a été sacré marin de l’année 2022 lors de la soirée de remise des prix à l’Olympia.
Voiles et Voiliers qui était cette année encore membre du jury vous raconte les dessous de cette décision.
Jean-Baptiste Bernaz, marin de l’année 2022. | JEAN-MARIE LIOT
Laurène COROLLER. Publié le 02/12/2022 à 21h30
Jean-Baptiste Bernaz sacré marin de l’année 2022 ! (ouest-france.fr)
Assemblée Nationale, Paris, vendredi 2 décembre.
C’est dans ce haut lieu de notre démocratie que vont se tenir les débats pour élire le marin de l’année 2022.
De quoi rajouter un peu plus de sévérité à la tâche.
Comme chaque année depuis 2001, un jury composé de marins et journalistes pour la plupart se réunit pour choisir la personnalité qui recevra le titre.
Présidés cette année par Antoine Albeau, le multiple champion du monde (25 fois !) de PWA, les quinze membres du jury autour de la table semblaient tous plus ou moins avoir leur marin favori en tête avant que ne débute repas et débat.
Pour ce cru 2022, six sportifs étaient en lice : Charles Caudrelier et Thomas Ruyant, tous deux vainqueurs de la Route du Rhum en Ultim et en Imoca pour le second, Jean Baptiste Bernaz, champion du monde d’ILCA, Pauline Courtois et son équipage, championne du monde de match-race, Marion Mortefon, championne du monde de PWA Slalom et Adrien Bosson, championne du monde de PWA Freestyle.
Mais avant toute chose, difficile de ne pas se poser les questions suivantes : Qu’est-ce qu’un marin ? Qui mérite plus qu’un autre de décrocher ce titre ? Entre course au large, planche à voile, match-race et série olympique, y a-t-il une discipline plus méritante qu’une autre ? Doit-on prendre en compte la popularité d’un marin ou au contraire mettre en lumière ceux qui souffrent d’une sous-médiatisation ?
Faustine Merret, médaille d’or en planche à voile aux Jeux olympiques de 2004 et Antoine Albeau ont eu bon de rappeler qu’un championnat du monde n’a rien d’une transatlantique en solitaire.
Pourtant, l’épreuve représente le Graal pour bon nombre de marins, qui plus est sur une discipline olympique où plusieurs athlètes d’une même nation se confrontent sur cette compétition rendant le podium encore plus difficile d’accès.
Jean-Baptiste Bernaz est entré en équipe de France à 21 ans seulement. | SAILING ENERGY
Dès le premier tour de table, les choix se sont rapidement resserrés entre Charles Caudrelier et Jean-Baptiste Bernaz.
Premier tour : 7 voix pour Charles, 6 voix pour Jean-Baptiste et 4 pour Thomas Ruyant dont deux votes du public (le vote du public comptait pour deux voix).
On lance le deuxième tour pour départager les deux prétendants.
À une voix seulement de Charles Caudrelier, Jean-Baptiste Bernaz l’emporte finalement et succède à Yannick Bestaven.
Guillaume Chiellino, membre du jury et directeur de l’Équipe de France de voile olympique qui, à moins de deux ans des Jeux de Paris y voit là un beau message pour tous ces athlètes français qui s’entraînent d’arrache-pied en vue de la sélection prochaine des athlètes par nation.
À 35 ans, Jean-Baptiste Bernaz obtient donc le titre de marin de l’année après avoir remporté son premier titre de champion du monde de Laser, le tout premier également pour la France dans cette discipline.
Une consécration fruit d’un long travail de plus de 15 ans.
Une récompense pour sa ténacité dont cet athlète d’1,90 mètre originaire de Fréjus à fait preuve pour continuer olympiade après olympiade (il entame sa 5e) de porter les couleurs de la France en Laser, sur ce bateau que l’on sait exigeant.
Premier titre de champion du monde pour Jean-Baptiste Bernaz. | JOHN POUNDER
À noter que Jean-Baptiste Bernaz, qui a bénéficié d’un autre soutien autour de la table en la personne de François Sentagne, commandant du bataillon de Joinville (unité de l’armée pour les sportifs), est second maître dans la Marine.
Ce qui lui permet ainsi de vivre de son sport. Car nos athlètes olympiques ont aussi un « vrai » travail…
Marin de l’année FFVoile-Fédération Française de Voile Jean-Baptiste Bernaz Laser ILCA