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Alors qu’il prendra le départ du Défi Atlantique, transatlantique entre la Guadeloupe et la Rochelle le 1er avril prochain, le skipper Stan Thuret annonce se retirer de la course au large « pour raison écologique » détaillant longuement ce choix et balançant par la même occasion un pavé dans la mare.
« Je ne veux plus être tiraillé entre dire qu’il faut changer et ne pas changer moi-même. »
Voiles et Voiliers l’a contacté pour qu’il nous explique sa prise de parole.
Stan Thuret jette un pavé dans la mare en annonçant se retirer de la course au large « pour raison écologique ». | BEN_BECKER_PHOTO
Laurène COROLLER. Modifié le 15/02/2023 à 19h17
Voiles et Voiliers : Vous êtes actuellement aux Antilles depuis que vous avez bouclé la Route du Rhum, c’est bien ça ?
Stan Thuret : Oui je suis le seul à avoir fait ça. Je suis resté aux Antilles pour ne pas prendre l’avion.
Je me suis dit que j’allais aller au bout de la chose en faisant une transat aller et une retour avec le Défi Atlantique (départ le 1er avril).
Tout cela m’amène à me dire que j’arrête la course
Voiles et Voiliers : Votre annonce d’arrêter la course au large pour raison écologique fait réagir.
Était-ce le but ?
Stan Thuret : Mon but est de dire à tous que j’ai fait un cheminement de pensée.
Depuis 3 ans, avec l’écosystème de La Vague, Roland Jourdain, et Arthur Le Vaillant, on a questionné et rencontré plein de gens portant des discours scientifiques sur l’environnement et l’impact carbone.
Ce qui m’a amené à penser que ce qu’on faisait là, même si on avance à la voile et que l’on est plus propre que d’autres sports, on reste quand même très impactant.
On ne se met pas de limite. On est dans une démarche où on fait tout pour gagner.
La performance reste numéro 1 alors qu’il y a plein d’autres manières de voir la performance, de manière de voir les choses, plus humainement.
Tout cela m’amène à me dire que j’arrête la course. J’espère donner du courage aux autres bien que, pour moi, c’est un luxe de pouvoir faire ce choix-là parce que j’ai de l’argent de côté et que je peux me permettre d’arrêter ce travail.
Il y en a plein qui ne peuvent pas se le permettre parce qu’ils ne peuvent pas quitter leur travail du jour au lendemain même si leur job est dégueulasse.
Je veux juste ouvrir une fenêtre sur des possibilités pour imaginer autre chose.
On est tous un peu hypocrite
Voiles et Voiliers : Vous utilisez le terme « dégueulasse » et vous écrivez dans votre post qu’en « regardant ce milieu, je vois des enfants qui jouent entre eux et se disputent le meilleur jouet sans regarder ce qui se passe autour ». N’avez-vous pas l’impression de former ici une attaque à ce milieu qui était le vôtre jusqu’à hier ?
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