Quentin Delapierre sera à la barre du F50 français qui participera ce week-end à San Francisco (États-Unis) au dernier round de la saison SailGP 2022.
Remplaçant au pied levé de Billy Besson depuis octobre 2021, le barreur vannetais commence à comprendre les réglages et les caprices de ces engins volant trois fois plus vite que le vent.
Dernier des huit concurrents dans cet ultime round, il a tiré un trait sur un podium possible cette année mais commence à se « faire plaisir à la barre ».
Pas d’espoir de podium en 2022 pour le team français en SailGP mais le round de San Francisco pourrait lui offrir une première victoire de manche, signe d’une « bonne trajectoire » enfin trouvée. | SAILGP FRANCE
Nicolas FICHOT. Publié le 25/03/2022 à 17h45
« Tout va très bien dans le camp français, pour moi aussi » explique calmement à Voiles et Voiliers Quentin Delapierre.
Un constat qui pourrait surprendre quand on sait qu’à la veille de participer à San Francisco à cet ultime round du SailGP 2022, son team se place en dernière position sur les huit concurrents engagés cette saison.
Mais, comme tous les sports de haut niveau, il sait que c’est la dynamique qui compte. La fameuse « trajectoire victorieuse ».
Nous nous comprenons de mieux en mieux à bord, on se devine de plus en plus facilement. Et à la barre, pour moi, cela devient un régal
Et selon lui, la trajectoire de son équipe est bonne. Très bonne, même.
« On est sur une bonne dynamique, précise-t-il. Nos premières navigations d’entraînements à San Francisco se sont super-bien passées.
Nous nous comprenons de mieux en mieux à bord, on se devine de plus en plus facilement.
Et à la barre, pour moi, cela devient un régal. Je commence à prendre confiance, à me faire plaisir, à jouer avec l’engin et avec nos adversaires ».
Remplaçant de Billy Besson, Quentin Delapierre a pris la barre du F50 français en octobre 2021. | ÉLOI STICHELBAUT
D’où vient sa confiance et celle de son team dirigé par Bruno Dubois ?
« De mille choses, répond aussitôt le remplaçant de Billy Besson.
Dans l’équipe, je trouve de plus en plus facilement ma place, les choses deviennent naturelles, je crois que mon intégration est réussie.
Et en amont, grâce à notre préparation sur des datas, je crois que nous avons trouvé de bonnes pistes de progression.
Nous n’avions pas bien compris jusque-là, par exemple, la gestion des safrans à haute vitesse.
Cela devrait nous permettre d’aller plus vite au travers juste après le départ.
Le fait de pouvoir rivaliser avec les meilleurs sur le premier bord est plus que réconfortant, évidemment ».
La grande finale à trois de dimanche, ce ne sera pas pour nous, bien sûr, mais une victoire sur une manche, déjà, serait un super symbole
Mais n’allez pas pour autant au barreur tricolore de rêver à un podium puisque mathématiquement, déjà, la grande finale de dimanche entre les trois meilleurs des huit n’est pas pour lui.
C’est écrit en chiffres, noir sur blanc. Amateurs de miracles, passez votre chemin !
« La grande finale à trois de dimanche, ce ne sera pas pour nous, bien sûr, mais une victoire sur une manche, déjà, serait un super symbole pour nous. À Sydney, déjà, nous avions remporté une manche d’entraînement.
Une victoire de manche à San Francisco, en course, serait la preuve que notre dynamique est bonne ».
Secrètement ou presque, Quentin Delapierre commence même à rêver d’une victoire française sur ce circuit en raison de cette fameuse trajectoire. « D’ici deux ans, peut-être ! ».
Depuis le début de la semaine, Quentin Delapierre et ses équipiers ont effectué plusieurs sorties d’entraînement aux pieds du Golden gate de San Francisco. | SAILGP France
« Les trois derniers rounds de SailGP, ceux auxquels j’ai participé à la barre du bateau français, m’ont déjà beaucoup aidé à me mettre en confiance.
Et c’est le jeu du SailGP : il faut avoir de l’audace, prendre les bons risques aux bons moments, et ne pas se laisser piéger par un excès dans un sens ou dans l’autre.
Ce sont des bateaux fantastiques, les plus beaux bateaux du monde selon moi, mais ils ne pardonnent pas grand-chose ».
La – French touch – sur la SailGP aussi, c’est possible !
On peut parler de « vaincre sa peur », alors ? « Le mot – peur – n’est pas le bon, selon moi.
C’est rarement un sentiment positif. C’est vrai qu’il y avait de l’appréhension chez moi, au début.
Il y en a de moins en moins. Depuis le round espagnol de Cadix, je sens que ma maîtrise de l’engin a encore progressé.
Ce qui est certain, c’est que je commence à prendre du plaisir, à me faire plaisir, à jouer avec le bateau, à maîtriser mes sensations : on se parle de mieux en mieux, avec le F50. Sur l’eau, je regarde nos adversaires différemment, maintenant ?
Je pense à des coups à jouer, à mettre notre signature sur ces courses. La – French touch – sur la SailGP aussi, c’est possible ! ».