Revue de presse Mediscoop du 28-11-2024

Intelligence artificielle : aide ou fardeau ?Une image contenant Police, texte, Graphique, logo Description générée automatiquement

Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]

– Date de publication : 28 novembre 2024

Intelligence artificielle : aide ou fardeau ?

L’utilisation régulière de l’intelligence artificielle favoriserait l’épuisement professionnel.

C’est la conclusion paradoxale d’une étude parue dans le JAMA, menée auprès de radiologues.

Cette association était accrue en cas de charge de travail élevée ou de faible acceptation de l’intelligence artificielle.
Alors que l’intelligence artificielle est développée à des fins d’aide et de support à la médecine, une équipe chinoise a étudié l’association entre son utilisation fréquente et l’épuisement professionnel chez des radiologues.
Cette étude transversale a été menée à l’aide de questionnaires auprès de 6726 radiologues travaillant dans 1.143 hôpitaux (35% de femmes, et âge médian 41 ans) en 2023.

Les participants étaient classés dans le groupe « intelligence artificielle » dès lors qu’ils déclaraient une utilisation régulière ou constante.
L’épuisement professionnel a été évalué à l’aide du test de Maslach.

En parallèle, la charge de travail a été mesurée en tenant compte des heures de travail, du nombre d’interprétation d’images ou encore du niveau d’activité de l’hôpital.

L’acceptation de l’IA a été définie par les connaissances, l’attitude, la confiance et l’intention du radiologue.
Parmi les 6726 participants, 3017 appartenaient au groupe IA (37,6% de femmes ; âge médian 40 ans) et 3709 au groupe non-IA (33,5% de femmes ; âge médian 42 ans).

La prévalence de l’épuisement professionnel était significativement plus élevée dans le groupe IA (40,9% contre 38,6% ; P < .001).
Après ajustement sur plusieurs covariables, l’utilisation de l’IA était significativement associée à un risque accru d’épuisement professionnel (OR 1,20 ; 1,10-1,30), avec un effet dose (p < .001).

Les associations étaient plus prononcées chez les radiologues ayant une charge de travail élevée et une moindre acceptation de l’IA.

Référence : Hui Liu et al. – Artificial Intelligence and Radiologist Burnout – JAMA Netw Open. 2024;7(11):e2448714

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