Actualités  –  publiée le 23/03/2019 par Équipe de rédaction Santélog

Clinical Psychological Science

Cette expérience décrite dans la revue Clinical Psychological Science suggère à nouveau que le bien-être suppose de s’aimer un peu.

Prendre le temps de réfléchir de manière positive sur nous-même et sur nos proches apporte des bénéfices pour la santé physique et mentale, concluent ces chercheurs psychologues des universités d’Exeter et d’Oxford. Lorsqu’ils font participer des étudiants à des exercices d’auto-compassion et d’auto-satisfaction, dans le bon sens du terme, ils constatent que leur fréquence cardiaque s’apaise et que la réponse au stress est réduite. Cette expérience décrite dans la revue Clinical Psychological Science rappelle tout simplement que le bien-être suppose de s’aimer un peu.

De précédentes études avaient déjà montré que la réaction de stress à la menace est néfaste pour le système immunitaire. Ces chercheurs pensent qu’en désactivant cette réponse il est possible réduire le risque de maladie et que l’indulgence et l’empathie participent à désactiver la réponse au stress.

Les chercheurs britanniques en font la démonstration chez 135 étudiants en bonne santé, répartis en 5 groupes, chaque groupe recevant des instructions par la voie d’enregistrements audio de 11 minutes, et étant interrogés de manière spécifique. Les mesures physiques de fréquence cardiaque et de transpiration des participants ont été relevées, et les participants interrogés sur leurs niveaux de bien-être. Les questions portaient sur le degré de sécurité ressenti, leur propension à être indulgents vis-à-vis d’eux-mêmes, et leurs relations avec les autres. L’expérience montre que

  • les 2 groupes dont les instructions les encourageaient à être indulgents avec eux-mêmes non seulement confirment éprouver davantage de cette auto-compassion et de relations positives avec les autres, mais présentent une réponse corporelle compatible avec ce sentiment de détente et de sécurité : Leur fréquence cardiaque chute et tout comme la variation de la durée entre chaque battement, ce qui est le signe d’un cœur capable de réagir avec souplesse aux situations. Leur transpiration est également réduite.
  • Les groupes ayant reçu l’instruction d’être critiques avec eux-mêmes présentent une augmentation de la fréquence cardiaque et une augmentation de la transpiration, ce qui traduit un sentiment de menace et de détresse.

Être gentil avec soi-même désamorce la réaction de stress : Des données certes expérimentales mais qui suggèrent qu’être indulgent vis-à-vis de soi-même éteint la réaction de stress face au danger ou à la menace, dont la menace sociale, et place le corps dans un état de sécurité et de relaxation important pour sa régénération. Ces données confirment également celles de précédentes recherches qui suggéraient que la compassion envers soi-même est liée à des niveaux de bien-être supérieurs et à une meilleure santé mentale.

Des implications pour les thérapies cognitivo-comportementales : il est clair qu’il peut être bénéfique au cours de ces thérapies, d’apprendre à être indulgent vis-à-vis de soi-même. En désactivant notre réponse de stress face à la menace, nous renforçons notre système immunitaire et nous nous donnons de meilleures chances de guérison.

Le cas de la dépression est également évoqué : certes, l’étude a été menée auprès de personnes en bonne santé et ses résultats ne signifient pas que les personnes souffrant de dépression bénéficieraient des mêmes améliorations. Cependant, écrivent les chercheurs, pour ces patients, le fait de considérer leurs pensées négatives et leurs sentiments négatifs avec indulgence et de réaliser que ces pensées ne sont pas des faits, peut considérablement aider.

« C’est adopter une manière d’être et de savoir totalement différente, ce qui est très bénéfique à beaucoup de patients ».

Source : Clinical Psychological Science February 6, 2019  DOI : 10.1177/2167702618812438 Soothing Your Heart and Feeling Connected: A New Experimental Paradigm to Study the Benefits of Self-Compassion