Revue de presse Mediscoop du 05-07-2021
Par le Dr Sophie Florence (Paris) [Déclaration de liens d’intérêts] – Date de publication : 5 juillet 2021
La santé des femmes ne se limite pas aux questions reproductives, la surmortalité des hommes jusqu’à 65 ans ne doit pas être considérée comme une fatalité, la santé des personnes intersexes ne se limite pas aux opérations d’assignation de sexe et la santé des personnes trans ne se limite pas aux questions de changement de sexe.
La Haute Autorité de santé a étudié dans son analyse prospective annuelle comment les pathologies, la mortalité, le diagnostic, les soins, l’écoute, la prévention sont impactés par le sexe et le genre des patients.
En matière de santé, les différences liées au sexe (ensemble de caractéristiques physiques et biologiques) ou au genre (représentations sociales du sexe), que ce soit dans le diagnostic, l’écoute, le soin ou la prévention, sont nombreuses mais peu documentées voire ignorées et, en conséquence, source d’iniquités.
Pour sa troisième édition, la Haute Autorité de santé (HAS) a choisi de construire son analyse prospective annuelle du système de santé autour du sexe et du genre qui influent sur l’état de santé et le ressenti des patients mais aussi sur l’attitude des professionnels de santé.
Cette analyse dévoile un enchevêtrement complexe des déterminants de santé, entre différences biologiques et influence des rôles sociaux sur la santé des individus.
Ce rapport propose des voies d’amélioration pour à la fois rendre les politiques publiques et les outils plus inclusifs vis-à-vis de l’ensemble des dimensions de sexe et de genre, et parfaire leur connaissance et leur appropriation par les acteurs : politiques, professionnels et associatifs notamment.
Prendre en compte le sexe et le genre n’est, pour la HAS, que le début d’une réflexion qu’elle souhaite plus large et qui engloberait d’autres différences comme l’âge, l’origine ethnique, le parcours de vie, avec pour objectif la mise en place de dispositifs ciblés pour améliorer le soin et la prévention.
Référence : Haute Autorité de Santé – Sexe, genre et santé – Rapport d’analyse prospective 2020