Actualités – publiée le 15/05/2022 par Équipe de rédaction Santélog
Nature Aging
Cette équipe de l’University of California, Irvine (UCI) révèle comment il serait possible de rajeunir le système immunitaire des personnes âgées et de réduire ainsi leur risque de maladies infectieuses.
En identifiant pourquoi les plus âgés sont plus vulnérables aux infections, cette étude préclinique, proposée dans la revue Nature Aging, suggère de nouvelles cibles possibles.
« Grâce à cette étude, nous comprenons mieux les raisons pour lesquelles les personnes âgées sont plus sensibles aux maladies infectieuses, et nous avons même identifié une fontaine de jouvence possible pour le système immunitaire », commente l’auteur principal, ce qui nous permettra d’identifier de nouveaux traitements potentiels », a déclaré l’auteur principal le Dr Michael Demetriou, chef de service de neuro-immunologie et professeur de neurologie à l’UCI.
Restaurer l’immunité liée aux lymphocytes T
L’immunosénescence, ou dysfonctionnement immunitaire associé au vieillissement, contribue à l’augmentation de la morbidité et de la mortalité liées aux maladies infectieuses et cancéreuses chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
La grippe illustre parfaitement cette vulnérabilité augmentée avec l’âge : 89 % des décès dus à la grippe surviennent chez des personnes âgées d’au moins 65 ans.
Plus récemment, cette vulnérabilité des plus âgés aux infections virales a été mise en évidence par la pandémie de COVID-19.
On observe également une morbidité et une mortalité accrues chez les personnes âgées avec des infections bactériennes courantes (ex : par bactérie Salmonelle).
Enfin on sait que l’efficacité des vaccinations diminue avec l’âge, ce qui augmente encore le risque d’infection chez les personnes âgées.
Les cellules T coordonnent les réponses immunitaires pour combattre les infections.
De précédentes études ont regardé les modifications du transcriptome (ou ensemble des ARNs cellulaires) dans des cellules T « âgées ».
Ici, les chercheurs analysent les lymphocytes T selon l’âge et le sexe afin de mieux comprendre et donc pouvoir inverser le dysfonctionnement immunitaire chez les personnes âgées.
L’étude décrypte ainsi les processus sous-jacents à cette baisse d’immunité des cellules T associée à l’âge, une baisse qui augmente la gravité et la mortalité des maladies infectieuses.
- Les scientifiques observent qu’avec l’âge, l’ajout excessif de chaînes glucidiques complexes et ramifiées ou « glycanes », aux protéines, supprime la fonction des cellules T.
- Les glycanes augmentent avec l’âge dans les cellules T ;
- Cette augmentation est plus marquée chez les femmes que chez les hommes en raison des augmentations associées à l’âge d’un important métabolite du sucre (N-acétylglucosamine) et la baisse des niveaux d’une cytokine, l’interleukine-7, impliquée dans la survie des cellules T;
- L’inversion de l’élévation des glycanes ramifiés rajeunit la fonction des cellules T humaines -et ici chez la souris : la suppression des glycanes des cellules T permet de réduire la gravité de l’infection à Salmonella chez les souris femelles âgées- ;
Plusieurs cibles thérapeutiques apparaissent ainsi possibles, pour revitaliser les anciennes cellules T, les glycanes ramifiés, la N-acétylglucosamine et l’IL-7.
Source: Nature Aging Nature 18 March, 2022 DOI: 10.1038/s43587-022-00187-y Age-associated impairment of T cell immunity is linked to sex-dimorphic elevation of N-glycan branching
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