Revue de presse Mediscoop du 09-11-2018

IMC : très faible ou très important, il peut faire perdre quatre années de vie

Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Environ quatre ans de perdus à cause de son IMC, c’est ce qu’indique une étude parue dans The Lancet Diabetes and Endocrinology pour les sujets obèses mais aussi pour les sujets maigres. Aux deux extrémités de la courbe, les motifs de décès varient mais le risque de mortalité est bien augmenté.

Voilà une étude qui clarifie les liens entre l’indice de masse corporelle, la mortalité en général et des causes de cette mortalité. Plusieurs études ont déjà tenté de chiffrer ces associations mais pas avec ce niveau de précision.
Il s’agit en effet d’une étude de cohorte basée sur une base de données britannique (Clinical Practice Research Datalink) associée au registre des décès, incluant 3.632.674 personnes âgées d’au moins 16 ans. Les données ont été ajustées par sexe, âge, tabagisme, consommation d’alcool, diabète ou encore la période de l’année.

Les résultats montrent une association en U entre le taux de mortalité et l’IMC avec des motifs de décès différents aux deux extrémités de la courbe d’IMC. Comparé à des individus de poids normal (IMC compris entre 18·5–24·9 kg/m2), l’espérance de vie à partir de 40 ans est réduite de 4,2 ans chez les hommes obèses et 3,5 ans pour les femmes obèses (IMC≥30·0 kg/m2) et de 4,3 ans pour les hommes maigres et 4,5 ans pour les femmes maigres (IMC <18·5 kg/m2).

L’IMC est associé à toutes les causes de mortalité excepté les accidents liés aux transports, et l’association est la plus faible pour des IMC compris entre 21 et 25. La plupart des causes, cancers, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, augmentent au-delà de ce seuil. Sauf pour les décès relatifs à des troubles comportementaux, neurologiques ou accidentels (hors transports), pour lesquels l’association avec l’IMC est inversement proportionnelle jusqu’à des IMC compris entre 24 et 27.

En outre, l’âge est à prendre en compte : les associations entre IMC et mortalité sont plus fortes à des âges plus jeunes et l’IMC associé à des risques plus faibles de mortalité est plus élevé chez des sujets plus âgés.

Référence :   Krishnan Bhaskaran et al.  – Association of BMI with overall and cause-specific mortality: a population-based cohort study of 3.6 million adults in the UK  – The Lancet Diabetes and Endocrinology
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 9 novembre 2018