Revue de presse Mediscoop du 28-10-2022
Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]
– Date de publication : 28 octobre 2022
Quid de l’hypertension maternelle pour l’enfant après la naissance ?
L’enfant semble pâtir in utéro de l’hypertension maternelle au cours de la grossesse mais également après la naissance.
Une étude parue dans le BMJ montre que les troubles hypertensifs et en particulier la prééclampsie et l’éclampsie sont associés à un risque plus élevé de mortalité chez l’enfant, depuis la naissance jusqu’au stade jeune adulte.
En étudiant le lien entre hypertension maternelle au cours de la grossesse et mortalité globale et spécifique chez les enfants de la naissance au stade jeune âge adulte, une équipe a retrouvé une association positive.
Il s’agit d’une étude de cohorte mise en place grâce aux registres nationaux de santé danois.
Elle a inclus 2.437.718 Danois nés vivants entre 1978 et 2018 avec mention si c’était le cas, de la date du décès ou de l’émigration.
Le critère de jugement principal était la mortalité toutes causes. Et les critères secondaires incluaient 13 causes spécifiques de décès chez les enfants de la naissance au jeune âge adulte (41 ans).
Les auteurs ont étudié en parallèle la survenue et la gravité de la pré-éclampsie, les antécédents maternels de diabète et le niveau d’éducation de la mère.
La différence d’incidence cumulée de mortalité globale entre les cohortes exposées et non exposées à tout type d’hypertension maternelle était de 0,37% (0,11% -0,64%).
Cette dernière était associée à un risque accru de 26% (1,18 – 1,34) de mortalité toutes causes confondues chez les enfants.
Les estimations respectives pour la prééclampsie maternelle, l’éclampsie et l’hypertension artérielle étaient de 1,29 (1,20 à 1,38), 2,88 (1,79 à 4,63) et 1,12 (0,98 à 1,28).
Des risques accrus ont également été observés pour plusieurs causes de décès spécifiques ; affections périnatales (2,04, 1,81 à 2,30), maladies cardiovasculaires (1,52, 1,08 à 2,13), maladies du système digestif (2,09, 1,27 à 3,43), maladies endocriniennes et métaboliques (1,56, 1,08 à 2,27).
Les risques accrus étaient plus prononcés chez les enfants de mères ayant présenté une pré-éclampsie précoce et sévère (6,06, 5,35 à 6,86) ou ayant à la fois des antécédents trouble hypertensif et de diabète (1,57, 1,16 à 2,14) ou de trouble hypertensif couplé à un faible niveau d’éducation (1,49, 1,34 à 1.66).
Référence : Chen Huang et al. – Maternal hypertensive disorder of pregnancy and mortality in offspring from birth to young adulthood: national population based cohort study – BMJ 2022;379:e072157