Revue de presse Mediscoop du 12-06-2018
Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]
Après 80 ans, la mortalité toute cause augmente autant en cas de pression artérielle systolique supérieure à 154 mmHg que de PAS inférieure à 107mmHg. L’idéal étant de naviguer entre ces deux valeurs avec un risque de mortalité le plus bas à 129 mmHg. C’est ce que montre une étude chinoise menée chez des personnes âgées en moyenne de 92 ans. Ces travaux sont parus dans le BMJ.
L’association entre morbi-mortalité et anomalies tensionnelles est bien documentée chez les adultes mais elle semble se réduire avec l’âge. Néanmoins les données sont assez contradictoires. Une équipe chinoise a revisité ce lien chez des sujets très âgés de plus de 80 ans.
Pour cela, les auteurs ont étudié le lien entre pression artérielle, mortalité cardiovasculaire et mortalité toutes causes sur trois ans à partir d’une enquête longévité et santé, menée dans 22 provinces chinoises et incluant 4658 individus âgés en moyenne de 92 ans.
Ils ont comptabilisé 1997 décès et ont constaté une association significative en forme de U entre la mortalité et la pression artérielle systolique, avec un risque de mortalité le plus faible à 129 mm Hg. Par rapport à cette valeur, le risque de mortalité toutes causes augmentait pour des valeurs inférieures à 107 mm Hg et pour des valeurs supérieures à 154 mm Hg.
Les valeurs les plus fortes étaient associées à un risque plus élevé de mortalité cardiovasculaire (1.51 ; 1.12 – 2.02) et les valeurs les plus faibles à une augmentation de la mortalité non cardiovasculaire (1.58 ; 1.26 – 1.98).
Le dogme d’une PAS la plus basse possible ne s’applique donc pas aux personnes les plus âgées chez qui la PAS optimale doit être reconsidérée après 80 ans.
Référence :
Yue-Bin Lv et al.
Revisiting the association of blood pressure with mortality in oldest old people in China: community based, longitudinal prospective study
BMJ 2018; 361
[Retrouvez l’abstract en ligne]
Date de publication : 12 juin 2018