Charlène Catalifaud | 20.11.2018
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La mise en œuvre et le maintien des nouvelles recommandations américaines concernant l’hypertension artérielle permettraient d’éviter 3 millions d’événements cardiovasculaires sur 10 ans, selon une étude publiée dans « Circulation ».
Depuis novembre 2017, l’American College of Cardiology et l’American Heart Association recommandent d’abaisser le seuil de l’hypertension pour l’initiation ou l’intensification d’un traitement hypertenseur chez la plupart des patients. En abaissant le seuil de l’hypertension de 140/90 à 130/80 mmHg, ces nouvelles recommandations devraient conduire à la mise en place d’un traitement chez près de 4,2 millions d’adultes supplémentaires aux États-Unis.
71,9 événements pour 1 000 patients
« Nous avons utilisé des études de population récentes menées auprès d’adultes américains [de plus de 45 ans] pour estimer l’impact potentiel sur la santé de la réalisation et du maintien des objectifs des recommandations de 2017 par rapport aux recommandations précédentes », indique au « Quotidien » Adam Bress, premier auteur de l’étude. L’impact des nouvelles recommandations a été comparé au maintien du niveau de pression artérielle et de traitement actuels et aux recommandations antérieures de 2003 (140/90 mmHg) et de 2014 (140/90 mmHg pour les patients de moins de 60 ans et 150/90 mmHg pour les plus de 60 ans).
Sur une période de 10 ans, les nouvelles recommandations pourraient prévenir la survenue de 3 millions d’événements cardiaques par rapport au niveau de pression artérielle actuel, de 0,5 million d’événements par rapport aux recommandations de 2003 et de 1,4 million par rapport à celles de 2014.
Les objectifs de 2017 permettraient, en d’autres termes, d’éviter 71,9 événements cardiovasculaires pour 1 000 patients traités, en comparaison au niveau actuel de pression artérielle.
Davantage d’évènements indésirables sévères
En revanche, les directives de 2017 pourraient aussi entraîner la survenue de près de 3,3 millions d’événements indésirables graves liés au traitement, toujours en comparaison au maintien du niveau actuel de pression artérielle.
« Tous les sous-groupes de la population gagneraient à atteindre les objectifs des recommandations de 2017 », soulignent néanmoins les auteurs.
« Les bénéfices en termes de réduction des risques de crises cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’insuffisance cardiaque sont évidents et peuvent souvent compenser les risques d’effets secondaires mineurs et transitoires », estime Adam Bress, précisant que la prise de décision partagée sur les avantages et les risques d’un traitement plus intensif est essentielle.
A. Bress et al. Circulation 2 018.
Source : Lequotidiendumedecin.fr