RECHERCHE   Pour guérir plus vite, mieux vaut se blesser en journée

https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/290x200/public/visuels_actus/certifdeces_0.jpeg?itok=_Sq4XOj1 egora.fr Par A. M. le 11-11-2017

Si la coupure ou la brûlure s’est produite la nuit, la guérison sera près de deux fois plus longue que si elle a eu lieu en journée, révèle une étude qui montre l’importance de l’horloge biologique dans le processus de guérison.

Cette découverte pourrait avoir des applications pour les interventions chirurgicales et procurer des cibles pour de nouveaux traitements qui accélèrent la guérison, estiment les chercheurs du laboratoire de biologie moléculaire de Cambridge (Royaume-Uni), qui viennent de publier leurs travaux dans la revue médicale américaine Science Translational Medicine.

Ils sont les premiers à montrer comment notre horloge biologique interne agit sur les cellules de la peau pour la guérison. Pour le professeur John O’Neill, ce phénomène « pourrait indiquer que l’organisme humain a évolué pour accélérer la guérison pendant le jour, une période où le risque de blessures est beaucoup plus élevé ».

Des tests effectués en laboratoire sur des cellules de peau humaine, des fibroblastes et des kératinocytes ainsi que sur des souris ont montré que pendant le cycle diurne de l’horloge biologique, les blessures guérissent presque deux fois plus rapidement. Ces chercheurs ont constaté le même phénomène avec des brûlures chez des humains en analysant les dossiers médicaux de 118 patients qui avaient été brûlés, provenant des grands centres de soins aux brûlés en Angleterre et au Pays de Galles.

Ainsi des brûlures prennent en moyenne 60% plus de temps pour guérir si elles se produisent la nuit, entre 20h heures et 8 heures. Leur guérison a mis 28 jours en moyenne, comparativement à 17 jours seulement si elles se sont produites pendant la journée, précisent les chercheurs.

Selon eux, le fait que les cellules de la peau se déplacent beaucoup plus rapidement de jour vers le site de la blessure pour la réparer est la principale raison de la guérison accélérée. De plus, ces cellules connaissent une activité accrue, en leur sein, de protéines jouant un rôle clé pour la cicatrisation. Enfin, le collagène, la principale protéine formant la structure de l’épiderme, se dépose en plus grande quantité en journée dans la plaie.

[Avec AFP]

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Actualités   HORLOGE BIOLOGIQUE : Elle impacte aussi la cicatrisation des plaies

publiée le 10/11/2017 par Équipe de rédaction Santélog

Science Translational Medicine

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Les plaies de jour peuvent cicatriser plus rapidement, en cause les horloges internes des cellules de la peau. C’est la démonstration de ces chercheurs britanniques qui nous expliquent, dans la revue Science Translation Medicine que ces horloges cellulaires permettent de réagir plus rapidement à une lésion infligée de jour, alors que les cellules sont plus actives, que de nuit, alors que les cellules se reposent aussi.

L’horloge interne régule la température corporelle et l’activité hormonale. La régulation de cette horlogebiologique impacte chaque cellule du corps, qui se synchronise ensuite pour définir ses propres horloges cellulaires. Et l’effet de cette horloge interne décrit ici en cas de plaie et que l’on pourrait imaginer comme minime, s’avère néanmoins confirmé par les taux de cicatrisation (ici au Royaume-Uni) : les données montrent en effet que les personnes qui ont subi des brûlures pendant la journée cicatrisent plus rapidement que les personnes blessées ou brûlées durant la nuit

Les chercheurs du Medical Research Council’s Laboratory of Molecular Biology, de l’Addenbrooke’s Hospital et de l’Université de Manchester mènent une série d’expériences sur des cellules de la peau, de souris et d’humains. L’équipe regarde, en particulier si l’activité des fibroblastes suit le rythme circadien.  Les fibroblastes en effet participent à la première réponse en cas de plaie en contribuant à réparer les tissus endommagés. Ils mènent une première série d’expériences sur des fibroblastes de souris cultivés en laboratoire et observent des changements dans les cellules sur une période de 24 heures, dont la production de protéines notamment d’une protéine clé appelée actine, lorsque des couches de cellules cutanées sont lésées à différents moments de la journée. Les mêmes expériences sont menées sur des souris modèles de plaies subies également à différents moments de la journée. Enfin, les chercheurs analysent les données de cicatrisation à partir d’une base de données britannique sur les brûlures.

Les fibroblastes plus efficaces au moment du pic d’activité : Leurs expériences sur les cellules et les souris modèles suggèrent que les fibroblastes peuvent se déplacer plus rapidement vers le site d’une plaie intervenue pendant la journée :

  • les cellules produisent des protéines en quantités différentes aux différents moments de la journée, en accord avec les rythmes circadiens ;
  • la protéine actine, responsable du mouvement cellulaire, change de forme également selon les rythmes circadiens ;
  • les couches de fibroblastes cicatrisent plus rapidement lorsqu’elles sont lésées au moment de l’activité maximale du cycle circadien ;
  • les fibroblastes se déplacent plus rapidement vers les sites de la plaie pendant le pic d’activité.
  • Les expériences sur les souris confirment ces résultats ;
  • Les données des unités de soin des brûlures, portant sur 118 patients au total, montre que 95% patients brûlés entre 8h et 20h ont un délai de cicatrisation de 17 jours en moyenne, vs 28 jours pour les patients brûlés entre 20h et 8h ;
  • la cicatrisation la plus rapide est celle de plaies intervenues entre 8h et 12h, la plus lente pour les plaies intervenues entre minuit et 4h du matin.

Bien évidemment d’autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte pour expliquer ces résultats, comme par exemple une plus grande sévérité des plaies subies durant la nuit ou un accès aux soins plus difficile durant la nuit. Cependant, de la cellule aux données épidémiologiques tous les résultats semblent concorder.

L’idée serait de tirer parti de cet effet « diurne » : les chercheurs concluent que les horloges cellulaires internes affectent l’activité des fibroblastes et de l’actine en cas de plaie. Avec des implications possibles : par exemple, par des crèmes permettant de réinitialiser le rythme circadien au niveau cellulaire, ce qui serait alors bénéfique pour la cicatrisation.

« Nous faisons l’hypothèse que la cicatrisation pourrait être favorisée par la réinitialisation pharmacologique des horloges cellulaires locales avant la chirurgie ».

Source : Science Translation Medicine November 8 2016 Circadian actin dynamics drive rhythmic fibroblast mobilization during wound healing

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