Actualités  publiée le 18/12/2017 par Équipe de rédaction Santélog

Annals of the American Thoracic Society

une consommation maternelle élevée durant la grossesse de boissons sucrées et de fructose est respectivement associée à une augmentation de 63% et 61% du risque d’asthme chez l’enfant

Consommer des boissons sucrées et du fructose pendant la grossesse, comme une consommation élevée durant l’enfance, peut augmenter le risque d’asthme chez l’enfant une fois âgé de 7 à 9 ans, souligne cette étude de la Harvard Medical School, présentée dans les Annals of American Thoracic Society.

Cette étude longitudinale est menée auprès de 1.068 paires mère-enfant, dans l’Etat du Massachusetts où l’apport en sirop de maïs riche en fructose est traditionnellement élevé. Les mères ont renseigné durant leur grossesse leur consommation alimentaire et de boissons, dont les boissons gazeuses et aux fruits. A l’âge de 3 ans de l’enfant, les mères ont renseigné sa consommation de divers aliments et boissons, dont les sodas et les boissons aux fruits. Les chercheurs ont tiré de ces données l’apport en fructose prénatal et à la petite enfance chez l’enfant. Pourquoi le fructose ? Car, explique les auteurs, il contribue pour une grande part à la consommation totale de sucre et ses effets sur les voies respiratoires ont déjà été documentés. Enfin l’asthme durant l’enfance a été matérialisé soit par le diagnostic, soit la respiration sifflante soit la prise d’un traitement contre l’asthme au cours de l’année écoulée. L’analyse des données montre :

  • une prévalence élevée, soit 19%, de l’asthme chez les enfants participants, au milieu de l’enfance ;
  • la différence de consommation entre les quartiles supérieur et inférieur est estimée à 2 vs 0 portions par jour de boissons sucrées et de 46 vs 21 grammes par jour de fructose ;
  • une consommation maternelle durant la grossesse parmi les 25% plus élevées (premier quartile) de boissons sucrées et de fructose est respectivement associée à une augmentation de 63% et 61% du risque d’asthme chez l’enfant (vs dernier quartile) ;
  • une consommation de fructose de l‘enfant durant la petite enfance dans le premier quartile est associée à une augmentation de 64% du risque d’asthme au milieu de l’enfance ( la différence entre les quartiles supérieur et inférieur est d’environ 44 contre 15 grammes par jour de fructose).

De précédentes études avaient déjà révélé un lien entre l’obésité et l’asthme et entre la consommation de boissons sucrées et l’apport en fructose, et l’augmentation du risque d’asthme. Ces nouvelles données suggèrent qu’en plus d’accroître le risque d’obésité, un apport trop élevé en fructose peut provoquer une inflammation dans les poumons.

Certes il s’agit d’une étude observationnelle ne peut pas montrer la relation de cause à effet, cependant éviter un apport élevé de boissons sucrées pendant la grossesse et dans la petite enfance peut, écrivent les chercheurs, réduire le risque de troubles métaboliques et d’asthme infantiles.

Source: Annals of the American Thoracic Society Dec, 2017 Prenatal and Early-life Fructose, Fructose-containing Beverages, and Mid-Childhood Asthma

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PNEUMOLOGIE   L’asthme infantile serait-il lié à la consommation de sodas?

https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/290x200/public/visuels_actus/soda.jpg?itok=nGUVgGQX egora.fr Par Dr Alain Trebucq le 12-12-2017

La question peut évidemment paraître surprenante mais des auteurs issus de la Harvard Medical School (Boston, Etats-Unis), constatant qu’au cours des 20 dernières années la prévalence de l’asthme infantile avait augmenté en même temps qu’augmentait la consommation de boissons sucrées, notamment de sodas, ont voulu savoir si ces deux éléments pouvaient être liés l’un à l’autre.

Pour cela, les auteurs ont pris pour base populationnelle 1068 couples mère-enfant de la cohorte prospective Project Viva. Dans le cadre d’une analyse multivariée, ils ont étudié les associations entre consommations de boissons sucrées par la mère au cours des 1er et 2e trimestres de grossesse, par l’enfant au cours de la petite enfance (moyenne d’âge de 3,3 ans). En considérant ensuite les enfants asthmatiques à un âge moyen de 7,7 ans (diagnostic d’asthme posé par un médecin, consommations de médicaments antiasthmatiques), et après avoir procédé aux ajustements nécessaires en raison de facteurs confondants tels que l’âge maternel, l’indice de masse corporelle, l’origine ethnique, le faible niveau éducatif ou de revenus, les auteurs constatent qu’il existe une association entre les consommations maternelles les plus élevées, au cours de la grossesse, de fructose et de boissons sucrées d’une part et la prévalence de l’asthme infantile d’autre part, avec un odds ratio de 1.70 (IC 95% = 1,08 – 2,67). Une association entre consommation de boissons sucrées dans la petite enfance (moyenne de 3,3 ans) et un asthme plus tardif (moyenne de 7,7 ans) était également établie.

Ces consommations excessives de sucres peuvent favoriser la survenue d’un asthme via l’obésité, un facteur de risque connu de cette maladie respiratoire. Mais pour les auteurs, il y a d’autres causes à rechercher, notamment un impact pro-inflammatoire du fructose sur les bronches. Une piste qui ne manquera pas de susciter d’autres publications…

Sources : 

Lakiea S. Wright et coll. Prenatal and Early-Life Fructose, Fructose-Containing Beverages, and Mid-Childhood Asthma. Annals of the American Thoracic Society. 8 Décembre 2017

https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/90x66/public/visuels_actus/asthme2_0.jpg?itok=5P9HAYcz ERS 2017: le rôle des facteurs de risque précisé dans l’asthme

https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/90x66/public/asthme3.jpg?itok=r8PK8d-V Formes cliniques de l’asthme de l’adulte