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Il était un concurrent respecté, il est devenu l’un des guides reconnus vers une nouvelle manière de penser et concevoir les choses, plus vertueuses.

Celui que tous appellent « Bilou » nous a ouvert les portes de sa base Explore, pour nous raconter sa transformation personnelle comme celle, nécessaire, du monde qui nous entoure.

Premier volet de notre entretien grand format Anticyclone.

Roland Jourdain, à bord du catamaran We, Explore, avant le départ de la Route du Rhum 2022. Une image contenant Police, logo, Graphique, symbole

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Roland Jourdain, à bord du catamaran We, Explore, avant le départ de la Route du Rhum 2022. | MARTIN VIEZZER

Thibaud VAERMAN. Publié le 19/09/2023 à 06h30

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GRAND FORMAT. Roland Jourdain : « Pour moi, ça n’a plus de sens… » (1/3) (ouest-france.fr)Bas du formulaire

Voiles et Voiliers : Pourquoi est-ce que l’on vous appelle Bilou ?

Roland Jourdain : (rires) Ça me suit depuis plus de 40 ans et ça a commencé ici, à Concarneau, quand j’avais une quinzaine d’années.

J’ai commencé à mettre un peu les pieds dans l’eau à l’école de voile du cap Coz, dans le fond de la baie.

J’y ai rencontré des gens comme Jean-Luc Nélias.

À 1 mille, de l’autre côté, on entendait les grues du chantier de Port La Forêt.

Là-bas, il y avait la famille Desjoyeaux, Jean Le Cam et les autres.

Et puis il y avait le troisième point du triangle, ici à Concarneau, où se trouvait le port, les entraînements d’hiver, les régates, etc.

Par hasard, avec Jean-Luc on avait rencontré des propriétaires de J24 avec qui on avait bien sympathisé.

L’un d’eux, Patrick Coatalen, appelait ses enfants des « petits bilous », ce qui, en Breton, serait synonyme de « petit dernier ».

Comme j’étais le plus jeune, j’en ai un peu hérité.

Quand j’ai coulé dans la Mini Transat 83 et qu’Hubert Desjoyeaux et Jean Le Cam m’ont appelé pour venir leur filer un coup de main pour construire le catamaran de Philippe Jeantot.

Comme ils me connaissaient sous le nom de « Bilou des pontons », c’est parti comme une traînée de poudre et je n’ai jamais lutté depuis.

Voiles et Voiliers : Comment est née cette conscience écologique qui vous caractérise aujourd’hui ?

Roland Jourdain : En fait, les premiers questionnements sont venus entre 2005 et 2010.

Quand j’ai commencé à prendre conscience de mon empreinte environnementale et à m’interroger sur le sens de mon métier.

J’avais un peu mes certitudes qui se fissurent. Cela faisait 30 ans que je croyais faire le métier le plus vertueux du monde.

J’étais poussé par le vent, j’étais sur la flotte, je ne gaspillais pas d’énergie à bord et je ne mangeais pas grand-chose…

Mais j’ai commencé à regarder un peu dans le sillage. Finalement, avec l’accélération de nos bateaux et les embruns qui vont avec, on est poussés à regarder plus souvent derrière que devant.

Donc on est enfermés dans notre boîte et on passe les ¾ de notre temps à regarder le sillage.

C’est un peu l’image de ce sillage-là qui m’a ramené à la terre.

Cette trace – mon impact environnemental – il fallait que je la comprenne. C’est comme ça que l’on a fait notre premier bilan carbone.

Voiles et Voiliers : Qu’est ce qui vous gênait en premier lieu à l’époque ?

Roland Jourdain : Je suis tombé dans le composite quand j’étais petit. Ce qui a d’abord représenté une énorme chance et une opportunité, quand j’ai suivi la petite…

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