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Description générée automatiquement Publié le 29/12/2021

L’incontinence au rire, ou encore incontinence au fou-rire (IFR, « giggle incontinence ») est considérée comme une entité, distincte de l’incontinence de jour, durant l’enfance.

Les causes de l’incontinence de jour sont nombreuses : vessie hyperactive, miction différée, miction dysfonctionnelle, pollakiurie, diabète insipide, hypercalciurie et naturellement les maladies urologiques et neurologiques.

La prévalence de l’incontinence de jour est de 10-15 % chez les enfants en école primaire et 2 à 5 % pendant la deuxième décennie.

Elle est plus fréquente chez les filles avant la puberté et tend à s’améliorer ou disparaître avec l’âge.

Des pédiatres de l’Université de Sydney ont revu les dossiers des enfants adressés par leur médecin traitant, sur une période de 22 mois (2017-2018), dans l’unité spécialisée dans les problèmes de continence urinaire.

Les patients âgés de 5 à 16 ans consultaient pour la première fois pour une incontinence diurne observée au moins une fois par mois depuis 3 mois.

Ce groupe a été divisé en deux : ceux qui avaient une incontinence lors des rires (groupe rire) et ceux qui avaient une incontinence à d’autres occasions (groupe non-rire).

Une contre-indication aux traitements médicamenteux

L’interrogatoire a précisé entre autres paramètres l’existence d’une énurésie, d’une constipation, d’une infection urinaire.

L’incontinence au (fou) rire a été définie par une miction importante survenant pendant ou immédiatement lors du rire avec une fonction vésicale normale en l’absence de rire.

Au total, sur 277 nouveaux consultants, 140 avaient une incontinence diurne, 72 qui pouvait survenir au rire et 68 sans rapport.

Dans l’ensemble, l’âge, le sexe étaient comparables dans les 2 groupes et la quantité de la fuite urinaire importante dans 39 % et 34 % des cas.

Les enfants du groupe rire avaient plus souvent des pertes pendant d’autres activités.

Les autres paramètres, fréquence et urgence des mictions, apports en liquides, urodynamique, résidus post-mictionnels étaient comparables de même que les réponses aux traitements.

La fréquence de l’énurésie, de la constipation, des infections urinaires était similaire dans les 2 groupes ainsi que les vessies hyperactives et les mictions différées.

Dans le groupe rire, 4 enfants avaient été adressés pour incontinence durant les rires comme premier symptôme et un 5ème pour incontinence de stress bien que présentant les critères de l’IFR.

Ces 5 enfants avec IFR étaient des filles d’âge moyen 11,2 ans.

Aucune n’avait de symptôme de vessie hyperactive ni d’autres dysfonctionnements vésicaux ; le volume des urines perdues était variable.

Les recommandations sur la restriction des fluides, les horaires de miction et sur la constipation ont été totalement ou partiellement efficaces.

En conclusion, les enfants souffrant d’incontinence urinaire diurne ont fréquemment des pertes d’urine lors du rire qui surviennent souvent en cas de besoin impérieux.

L’incontinence au rire est rare et le terme doit être réservé aux formes diurnes isolées.

Elles contre-indiquent les traitements médicamenteux.

Pr Jean-Jacques Baudon

RÉFÉRENCE : San ST et coll. : Urinary incontinence during laughter in children: is it giggle incontinence? J Pediatr Child Health 2021; 57: 1971-1975

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Incontinence urinaire : quels diagnostics évoquer ?