Venant des États-Unis par cargo, les premiers morceaux de l’incroyable Hydroptère imaginé par Éric Tabarly et développé par Alain Thébault devraient arriver samedi à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
D’autres rotations suivront puis l’engin volant inventé par le père des Pen Duick connaîtra une deuxième vie en France pour redevenir un engin de vitesse.
C’est le pari de Gabriel Terrasse qui nous annonce que les bras de liaison du bateau ainsi que son plan porteur arrière sont en route.
L’hydroptère sera bientôt de nouveau en France. Les deux bras de liaison et le plan porteur arrière sont attendus à Saint-Nazaire. | DR
Loïc MADELINE. Publié le 24/02/2021 à 14h00
Le retour en France de l’Hydroptère, Gabriel Terrasse en rêve depuis toujours.
Ce passionné était allé à Hawaï pour racheter le bateau volant, abandonné et mis aux enchères là-bas après une tentative de record Transpacifique.
L’acquisition s’était finalement faite en tandem avec un américain, Chris Welsh, propriétaire d’un chantier au Nord de San Francisco.
Mais le bateau n’était plus en état de naviguer : il avait perdu une bonne partie de son accastillage mais aussi son moteur et son électronique.
Développer de nouveaux foils, de nouvelles voiles
Le projet de Gabriel Terrasse est non seulement de le faire renaviguer mais aussi de l’utiliser comme support technique pour développer de nouveaux foils, de nouvelles voiles…
Et il s’est tout naturellement tourné vers Airbus dont les ingénieurs s’étaient beaucoup investis dans la première vie du bateau.
Et c’est grâce à la logistique du groupe aéronautique que les premières pièces du bateau vont bientôt être débarquées à Saint-Nazaire.
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Au premier plan, la base du safran et son plan porteur. En arrière, les poutres qui relient la coque centrale aux flotteurs. Le tout dans un conteneur pour une transat en pièces détachées. | DR
Les deux bras de liaison, le safran avec son plan porteur mais aussi les écrêteurs ont pris la route depuis San Francisco pour rejoindre Mobile, en Alabama, où ils ont été chargés à bord d’un navire aux couleurs d’Airbus.
Le bateau doit arriver ce samedi à Saint-Nazaire. Les bras de liaison n’appartiennent pas seulement à l’histoire maritime puisqu’ils avaient servi en quelque sorte de prototype pour les poutres ventrales en carbone des A 340-500/600.
Prochaine étape : le rapatriement de la coque centrale, des flotteurs et du gréement
Retrouvez l’interview de Gabriel Terrasse après le rachat de l’Hydroptère
Cette arrivée marque le début de la renaissance de l’Hydroptère, une prochaine conférence de presse devant permettre d’en savoir un peu plus sur son avenir proche, le rapatriement de la coque centrale, des flotteurs et du gréement étant la prochaine étape.
Le bateau attendu à Saint-Nazaire porte les couleurs d’Airbus et ce n’est pas un hasard. Le consortium européen suit d’un œil bienveillant l’ambition de Gabriel Terrasse. | DR
Mais l’ambition de Gabriel Terrasse est bien de retrouver puis d’améliorer le potentiel d’un engin qui avait déjà été flashé à 55 nœuds et avait tenu les 50,17 nœuds sur un mille nautique !
Ce bateau laboratoire pourra-t-il encore faire mieux ?
C’est la conviction de ses propriétaires qui sont persuadés qu’avec l’apport des technologies développées ces dernières années, l’Hydroptère 2.0 ira encore plus vite, sans renier sa vocation de navire océanique.
Un pari que nous ne manquerons pas de suivre.
Gabriel Terrasse (au premier plan) et Chris Welsh à bord de l’Hydroptère qu’ils sont allés acheter à l’occasion d’une vente aux enchères à Hawaï. | GABRIEL TERRASSE