L’architecte naval Philippe Briand a repensé l’AC75 – le futur monocoque à foil de la Coupe de l’America 2012 – dans une version miniature – 6,50 m – et accessible au grand public.
Chloé Lottret Le 17-07-2018
Le Flyacht, concept de Philippe Briand
Un concept inspiré de la Coupe de l’America
L’édition 2021 de la Coupe de l’America se jouera sur de nouveaux bateaux : les révolutionnaires AC75. Des monocoques volants équipés de foils dont le design a été dévoilé par Emirates Team New Zealand en décembre dernier et qui promettent d’être encore plus rapides que les catamarans AC50, utilisés lors de la campagne 2017.
L’architecte Philippe Briand qui a œuvré dans pas moins de 6 campagnes AC de l’America’s Cup s’est inspiré de ces spectaculaires monocoques pour concevoir un projet adapté au grand public.
Le Flyacht reprend les mêmes principes que les AC75. Il devrait combiner certaines des meilleures caractéristiques des AC50, tels qu’une vitesse élevée et un design innovant, tout en conservant l’aspect traditionnel des monocoques. Comme sur l’AC75, en guise de quille, le Flyacht possède deux foils en T, inclinés et ballastés et une capacité de redressement, même en cas de chavirage. Comme les AC50, il pourra virer de bord et empanner sur les foils.
Offrir la régate au plus grand nombre
L’objectif de ce concept est d’ouvrir à un public plus large les avancées technologiques développées sur la Coupe de l’America, en travaillant sur une taille et un budget plus accessible. Ainsi, Le Flyacht a une longueur de 6,5 m. Les dimensions, les surfaces, le poids et la portance ont dû être recalculés et la conception a été reconfigurée pour s’adapter à la vitesse et au chargement d’une coque de 6,5 mètres de longueur.
D’après l’architecte, ce petit voilier volant devrait posséder un moment de redressement à 90°, un peu comme un Mini. Une donnée qui peut interpeller avec le peu de lest et de franc-bord du bateau. Le Flyacht est conçu pour être manœuvré par un équipage de deux personnes avec la possibilité de se mettre au rappel. Le bateau commencera à décoller à partir de 10 nœuds de vent réel.
Le gréement se compose d’une aile souple à ris classique qui peut être automatisée, ce qui n’est pas autorisé dans les règles de jauge de l’AC75. Il devrait en résulter une meilleure stabilité et une plus grande sécurité.
Avec le Flyacht, Philippe Briand cherche à proposer un projet à petit budget qui pourrait être construit en série par un chantier naval.
« J’aime être à la pointe en tant qu’architecte naval. Notre rôle est de transférer les avantages des innovations du secteur des courses, sur le marché du grand public avec un coût raisonnable. Je veux faire partager à la génération Millenial le plaisir et l’excitation que l’on peut tirer de la voile. Et le premier pas vers ça sera de regarder les monocoques AC75 Fly en action en 2021 ! »