Publié le 02/03/2020

Pendant la préadolescence, les modifications biologiques sont importantes et les trajectoires de risque de maladies chroniques peuvent déjà être établies. Un nombre limité d’études est consacré aux associations entre la santé cardiovasculaire et le risque de syndrome cardiométabolique des enfants de 7 à 12 ans.

Certains des facteurs de risque peuvent se grouper comme ceux impliquant la pression artérielle, le métabolisme glucidique ou l’état des vaisseaux.

Une recherche en Nouvelle Zélande a étudié les associations entre l’adaptation cardiorespiratoire et le surpoids avec le risque cardio-métabolique chez les enfants âgés de 8 à 10 ans recrutés dans 3 villes. Les données ethniques et socio-économiques ont été enregistrées.

Les recherches ont été effectuées dans les écoles. Selon l’indice de masse corporelle, les enfants ont été classés en surpoids ou obèses si leur IMC était au-dessus de + 1DS de l’OMS pour l’âge et le sexe soit un seuil de 25 Kg/m2.

La capacité cardiorespiratoire (CCR) a été déterminée par la consommation maximale d’oxygène (VO2max) estimée par le test course navette. Les participants devaient courir pendant 1 minute entre 2 lignes distantes de 20 mètres à partir d’un signal sonore. Au 1er stade, la vitesse était de 8 Km/h puis augmentée de 0,5 Km/h chaque minute jusqu’à épuisement.

Des tables de corrélation permettaient de connaître la consommation maximale d’oxygène (VO2max) en fonction de la vitesse atteinte et du sexe.

La mesure de la vitesse de l’onde de pouls permettait d’évaluer les variables de l’hémodynamique centrale (pression artérielle systolique, onde artérielle réfléchie).

Une bonne adaptation cardiorespiratoire diminue le risque lié à l’adiposité

Afin d’étudier le regroupement des facteurs de risque, l’analyse a inclus 11 variables portant sur l’hémodynamique centrale et périphérique (PA systolique et diastolique) et sur les marqueurs biochimiques (LDL, HDL, cholestérol total, triglycérides, glycémie et HbA1c).

Un indice groupant ces différents facteurs de risque cardiométabolique (IFRCM) a été établi.

Au total, 392 enfants (filles 50 %) ont été explorés dont 31 % en surpoids et 48 % avec une capacité cardiorespiratoire élevée. L’analyse des facteurs de risque en a montré quatre : la pression artérielle, le taux de cholestérol, l’indice IFRCM et le métabolisme glucidique.

Seule l’adaptation cardiorespiratoire (CRF) était significativement (P=0,001) associée à la pression artérielle et l’adiposité associée à la santé vasculaire (TA, hémodynamique centrale et périphérique, P = 0,01) et au métabolisme glucidique (P = 0,005).

En ce qui concerne le score global de risque cardiométabolique, un effet d’interaction a été observé. Une adaptation cardiorespiratoire élevée était associée à une diminution du risque de maladie cardiométabolique chez les enfants obèses ou en surpoids mais non chez les sujets normaux (P = 0,006).

Corrélativement, une adiposité élevée était associée à une augmentation du risque cardiométabolique des enfants à faible adaptation cardiorespiratoire mais non à ceux à forte adaptation (P < 0,001).

En conclusion, chez les enfants préadolescents, l’adaptation cardiorespiratoire et l’adiposité sont des composantes du risque cardiométabolique mais une bonne adaptation diminue le risque liée à l’adiposité.

Pr Jean-Jacques Baudon

RÉFÉRENCE: Stoner L et coll. : Fitness and fatness are both associated with cardiometabolic risk in preadolescents. J Pediatr., 2020;217:39-45.

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