Actualités – publiée le 15/07/2020 par Équipe de rédaction Santélog
The Journals of Gerontology: Series A
Pas question, lorsqu’on est plus âgé et en cas d’autonomie préservée, de cesser ou de réduire sa pratique de l’activité physique. Toutes les directives vont dans le même sens, préconisant même le régime « général » soit 150 minutes d’activité physique modérée pour les personnes âgées en bonne santé.
Dans ce cadre, la marche dont la pratique peut être ajustée à l’état de santé est aujourd’hui reconnue comme l’un des exercices les mieux adaptés à l’âge avancé. Cette étude de l’Université de Jyväskylä (Finlande), publiée dans The Journals of Gerontology: Series A, apporte un bémol, l’exercice oui, mais avec une pratique et une surveillance adaptées à l’état de santé.
D’autant, soulignent les auteurs, que ces juges de paix que sont les trackers d’activité peuvent sous-estimer le niveau d’effort des personnes âgées, dont la mobilité se réduit avec le vieillissement, un phénomène qui doit être pris en compte lors de l’évaluation de l’activité physique chez les plus âgés. L’étude a analysé la pratique réelle de l’activité physique, définie comme un effort au-delà du niveau de confort, chez des participants âgés de 75 ans et plus.
Un vieillissement actif mais pas trop !
A tout âge, l’amélioration de la performance physique nécessite de pratiquer l’exercice au-delà de son niveau d’effort habituel. Le corps s’adapte alors au nouveau niveau d’effort et améliore ainsi ses performances. De nombreux moniteurs d’activité ont été développés pour les jeunes adultes et les personnes d’âge moyen dont les performances physiques sont bien supérieures à celles des adultes plus âgés. Par conséquent, ces moniteurs d’activité peuvent sous-estimer le niveau d’effort réel des personnes âgées.
Au-delà de 75 ans, c’est plutôt 60 minutes d’activité modérée, en moyenne, par semaine : l’étude a mesuré la vitesse de marche préférée au cours d’un test de marche de 6 minutes chez 444 participants âgés de 75 à 85 ans, équipés d’un moniteur d’activité et dans la vraie vie. En mesurant leur vitesse de marche habituelle, les chercheurs ont pu évaluer le temps de pratique de l’exercice effectué au-delà du niveau d’effort habituel ou de la zone de confort de chaque participant. L’expérience montre qu’en moyenne, les personnes âgées « actives » pratiquent 62 minutes « d’activité physique », en moyenne, d’intensité supérieure à leur vitesse de marche habituelle.
Un mode de vie physiquement actif reste défini par les recommandations comme 150 minutes d’activité physique modérée par semaine -à un niveau d’intensité au-delà de la zone de confort- et consiste donc à relever le défi en fonction de ses propres capacités. Cependant, chez les plus âgés, la durée comme l’intensité de l’effort; précisent les auteurs, devraient être adaptés au niveau de forme physique de la personne.
L’équipe pose à nouveau la question de la légitimité des directives de pratique des 150 minutes d’activité physique modérée par semaine, chez les personnes plus âgées.
Source: The Journals of Gerontology: Series A 07 June 2020 DOI : 10.1093/gerona/glaa142 Individual Scaling of Accelerometry to Preferred Walking Speed in the Assessment of Physical Activity in Older Adults