British Journal of Sports Medicine Actualité publiée le 16-05-2017
Si les recommandations sont claires, soit 150 minutes d’exercice d’intensité modérée par semaine, mais parfois discutées pour les plus âgés, l’idée reste que l’esprit comme le corps bénéficient de l’exercice et quelle que soit la régularité et la fréquence de sa pratique. Bref, il vaut mieux pratiquer même un peu que pas du tout. Cette nouvelle analyse de la littérature qui ajoute à la preuve de ses bienfaits cognitifs, insiste néanmoins sur la régularité de la pratique, soit plusieurs fois par semaine, en particulier quand on a 50 ans et plus et que l’on souhaite garder l’esprit vif. L’exercice physique se révèle ainsi prometteur pour réduire le risque de démence et de maladies neurodégénératives associées.
Au fur et à mesure que la fonction cognitive diminue avec l’âge, un mode de vie physiquement actif joue un rôle important dans la réduction de ces déclins ainsi que de l’incidence de La démence, écrivent les chercheurs de l’Université de Canberra et de l’Australian National University (Australie). On suppose que les adaptations neuronales et vasculaires à l’exercice physique améliorent la fonction cognitive grâce à la promotion de la neurogénèse, de l’angiogenèse, de la plasticité synaptique, de la diminution des processus pro-inflammatoires et de la réduction des lésions cellulaires liées au stress oxydatif. Bien que la pratique continue de l’exercice physique tout au long de la vie soit préférable, adopter une routine d’exercice même à un âge plus tardif est de nature à retarder ou renverser le déclin cognitif. Un levier donc important au niveau individuel mais aussi en Santé publique, alors que la prévalence de la sédentarité augmente ainsi que le vieillissement de la population.
Ce nouvel examen des données existantes confirme que l’exercice aérobie et de renforcement musculaire sont bien des facteurs d’amélioration de fonctions cognitives, telles que la mémoire, l’attention et de la capacité à « fonctionner » normalement au quotidien. Les chercheurs australiens ont sélectionné 39 essais contrôlés randomisés portant sur les effets de l’exercice sur les capacités mentales pour leur analyse. Ils ont regroupé les résultats des différents groupes et types d’exercices et évalué pour ces différents groupes la différence de moyenne standard de fonction cognitive vs témoins. L’évaluation de la fonction cognitive reposait sur des tests reconnus de cognition globale, d’attention, de fonction exécutive, de mémoire de travail et à long terme. Bie évidemment, l’analyse confirme globalement que participer à un programme d’exercices a toujours un effet positif faible à modéré sur la fonction cognitive, cependant en étudiant chaque type de pratique, l’analyse constate que,
-tous les types d’exercices étudiés sauf le yoga ont montré un effet positif sur la fonction cognitive,
-l’entraînement aérobie et de résistance (comme la musculation) apportent des effets similaires, ce qui suggère que ces 2 types d’exercice sont importants,
-une durée de pratique de l’exercice de 45 minutes à 1 heure par jour apporte de meilleurs résultats que des séances d’exercice plus courtes ou plus longues,
-l’exercice modéré et vigoureux apporte de meilleurs résultats que l’exercice de faible intensité ;
Si les auteurs précisent que la qualité de la preuve a reste « modérée » dans son ensemble, leurs résultats confirment qu’un programme d’exercice avec une composante aérobie et une composante résistance, d’au moins d’intensité modérée et sur des séances d’au moins 45 minutes, autant de jours de la semaine que possible, est bénéfique pour la fonction cognitive des adultes de plus de 50 ans.
Source: British Journal of Sports Medicine April 24 2017 DOI: 10.1136/bjsports-2016-096587 Exercise interventions for cognitive function in adults older than 50: a systematic review with meta-analysis
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