Le sport, un acteur de soin pour la santé – ACTUS SPORTS Article commenté
Par le Dr Pierre Attali (Hôpitaux universitaires de Strasbourg – Strasbourg) – [Déclaration de liens d’intérêts]
Date de publication : 26 novembre 2024
Article commenté :
Can general exercise training and pelvic floor muscle training be used as an empowering tool among women with endometriosis? Experiences among women with endometriosis participating in the intervention group of a randomized controlled trial.
M Kolberg Tennfjord, R Gabrielsen, K Bø et al. – BMC Womens Health. 2024 ; 24(1):505.
L’exercice physique pourrait jouer un rôle clé dans la gestion des symptômes de l’endométriose.
Cette étude explore comment un programme d’entraînement supervisé, incluant le travail des muscles du plancher pelvien, est perçu par les femmes atteintes de cette maladie.
Le rôle potentiel de l’exercice physique dans le soulagement des symptômes de l’endométriose reste encore peu clair.
Cependant, l’exercice pourrait être utilisé comme un moyen d’autonomiser les femmes et d’aider à mieux gérer les symptômes liés à cette maladie.
Cette étude avait pour objectif d’explorer comment un programme d’entraînement régulier, supervisé en groupe ou individuellement, incluant un travail spécifique sur les muscles du plancher pelvien (PFMT), est perçu par les femmes atteintes d’endométriose après leur participation à un essai contrôlé randomisé (ECR).
Méthodes :
Sur les 41 femmes assignées à un programme d’exercices pendant quatre mois, dix ont été interrogées sur leur expérience après l’essai.
L’entraînement hebdomadaire en groupe, dirigé par des physiothérapeutes spécialisés en santé féminine, incluait un renforcement musculaire individualisé et progressif des grands groupes musculaires ainsi que des muscles du plancher pelvien, en plus d’exercices d’endurance, de flexibilité et de relaxation.
Un programme d’exercices personnalisé, basé sur les mêmes principes que l’entraînement en groupe, devait être réalisé trois à cinq fois par semaine, en fonction du niveau d’intensité.
La pratique quotidienne de PFMT était également recommandée.
Par ailleurs, les participantes ont assisté à un atelier de groupe sur la gestion de la douleur, avec un focus sur l’exercice physique comme outil d’autogestion.
Les réponses à la question « La participation à l’étude a-t-elle modifié votre perception de l’exercice comme traitement de l’endométriose ? » ont été analysées selon une approche thématique inductive et réflexive.
Résultats :
Les participantes ont mis en avant l’importance de la compréhension des bénéfices potentiels de l’exercice pour prendre des décisions éclairées dans la gestion de leur endométriose.
Elles ont également décrit comment l’exercice leur semblait moins intimidant et plus facile à gérer grâce à la diversité des intensités, des types d’exercices et des dosages dans un environnement sécurisant et bienveillant.
Le travail sur les muscles du plancher pelvien a été particulièrement apprécié, représentant une nouveauté pour certaines participantes, et était souvent privilégié lors des jours où elles se sentaient incapables de suivre un entraînement physique plus général.
Elles ont également souligné que la supervision de l’entraînement apportait une dimension supplémentaire d’appartenance grâce à la dynamique de groupe.
Conclusions et perspectives :
L’individualisation des programmes d’entraînement et la supervision régulière semblent jouer un rôle crucial pour permettre aux femmes de considérer l’exercice comme un outil d’autogestion, tout en s’assurant que celui-ci soit perçu comme sûr et non menaçant.
De plus, l’aspect social et le sentiment d’appartenance créés par l’entraînement en groupe peuvent renforcer le soutien social et favoriser l’adoption de stratégies actives d’adaptation, essentielles pour la gestion de l’endométriose.
Les perspectives de cette publication sont multiples et ouvrent la voie à de nouvelles approches dans la gestion de l’endométriose par l’exercice physique.
Ils pourraient encourager de futures études pour confirmer les bienfaits de l’exercice, notamment en élargissant les essais à des groupes plus larges et diversifiés de femmes atteintes d’endométriose.
L’étude souligne l’importance d’une approche personnalisée dans les programmes d’exercice.
Cela pourrait inciter à développer des plans d’entraînement spécifiques selon les besoins individuels et l’évolution des symptômes.
Le concept d’autogestion, en particulier à travers l’exercice, pourrait être davantage intégré dans les protocoles de prise en charge de l’endométriose, permettant aux femmes de devenir plus autonomes dans la gestion de leur maladie.
L’implication des physiothérapeutes spécialisés dans la santé féminine pourrait être renforcée, avec une reconnaissance plus large de leur rôle dans la prise en charge de l’endométriose par l’exercice.
Les résultats pourraient contribuer à l’élaboration de recommandations cliniques plus spécifiques sur l’exercice comme complément au traitement médical de l’endométriose, optimisant ainsi les stratégies de prise en charge multidisciplinaires.
En résumé, cette publication pose les bases pour intégrer l’exercice, notamment le renforcement du plancher pelvien, comme une composante clé de la prise en charge holistique de l’endométriose.
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