Actualités – publiée le 4/11/2017 par Équipe de rédaction Santélog
Journal of Cognitive Enhancement
C’est une nouvelle preuve de l’efficacité possible de l’exercice cérébral sur le cerveau et sur certaines fonctions cognitives, qui nous est apportée par cette étude menée par EEG par une équipe de l’Université Johns Hopkins (Baltimore). Ces données présentées dans le Journal of Cognitive Enhancement, suggèrent qu’il est possible de muscler le cerveau comme d’autres parties du corps, avec des séances d’entraînement ciblées.
« Certains pensent que la formation cognitive fonctionne d’autres qu’elle « ne marche pas », commene l’auteur principal, Kara J. Blacker, chercheur postdoctoral en psychologie et en sciences du cerveau. « Nous montrons ici que tout dépend du type de formation ». Reste donc à préciser le type d’exercice cérébral, car ici par exemple, sur les 2 programmes d’entraînement cérébral testés, l’un s’avère significativement meilleur pour améliorer la mémoire et l’attention.
Les chercheurs ont donc décidé de comparer plusieurs types d’exercices et de mesurer l’activité cérébrale des participants avant et après la formation. L’équipe a invité 3 groupes de participants, jeunes adultes à passer une première série de tests cognitifs pour évaluer mémoire de travail, l’attention et l’intelligence de base. Les participants ont passé également un électroencéphalogramme (EEG) afin de mesurer l’activité cérébrale durant ces tests. Puis ils ont été invités à pratiquer une tâche informatique pendant un mois, à la maison.
- Un groupe devait effectuer un premier type d’exercice cérébral de mémorisation d’une séquence de constamment mise à jour de stimuli visuels et auditifs,
- le deuxième groupe un autre type d’exercice de mémorisation de séquence, interrompue par « une distraction » mais sans mise à jour,
- le troisième une tâche de contrôle.
Tous devaient s’entraîner 5 jours par semaine pendant 30 minutes, avant de revenir au laboratoire pour repasser la série de tests cognitifs.
Améliorer certaines compétences utiles : l’équipe constate que ces programmes entrainent à la fois des changements significatifs et visibles dans l’activité cérébrale et qu’en pratique, s’ils ne rendent pas plus intelligent, ils peuvent, pour certains, réellement améliorer certaines compétences utiles dans les études comme au travail. Ainsi, les chercheurs constatent que :
- le groupe 1 a gagné une amélioration de 30% de sa mémoire de travail, soit presque le double du groupe 2.
- Le groupe 1 présente également des changements significatifs dans l’activité cérébrale dans le cortex préfrontal, la zone impliquées dans les fonctions cognitives supérieures.
Développer le bon programme : ces données suggèrent que certaines formations cérébrales, mais pas toutes, peuvent réellement améliorer la performance dans certaines fonctions cérébrales, et ici dans la mémoire de travail, une compétence essentielle à la réussite dans les études ou au travail. Ces données suggèrent aussi que ces exercices modifient « quelque chose » dans le cerveau. La prochaine étape de l’équipe sera de comprendre pourquoi la première tâche est si efficace à améliorer la mémoire de travail, avec l’objectif de mettre au point des programmes d’entraînement cérébral efficaces, accessibles au plus grand nombre ou encore ciblés selon les besoins.
Source: Journal of Cognitive Enhancement 16 October 2017 N-back Versus Complex Span Working Memory Training
Lire aussi:
ÉVOLUTION : Nos cerveaux modernes ont besoin d’exercice
EXERCICE : Quelle pratique à 50 ans et plus pour une meilleure santé cognitive ?